Hack the Radio : l’initiative qui innove pour digitaliser la radio

Il suffit d’une idée simple et originale pour faire avancer les choses. C’est ce que confirme Carine Fillot, lauréate du dernier prix Next Journalism CFJ-Audiens, pour son projet Hack the Radio qui (re)lie à la fois radio et podcast. Une nouvelle manière d’écouter émissions et informations, à l’ère du tout numérique.

Que de chemin parcouru depuis l’invention d’un générateur à hautes fréquences en 1889 par Nikola Tesla ou du radioconducteur l’année suivante par Edouard Branly ! Désormais, la radio fait partie intégrante de la vie de tout un chacun. De l’imposante TSF familiale au transistor miniaturisé, de l’essor des radios libres en 1981 aux podcasts de l’ère numérique, la radio a su s’adapter à toutes les époques et toutes les tendances. Et avec la start up Hack the Radio, c’est un nouveau pas de franchi pour la digitalisation d’un des médias les plus prisés des Français.

Radio et podcast, c’est possible

Le 12 octobre dernier, Carine Fillot a remporté le prix Next Journalism CFJ-Audiens pour son projet Hack the Radio. Un prix prestigieux créé en 2016 par le CFJ et la Fondation Nieman, avec le soutien du groupe Audiens, visant à récompenser des projets médias innovants. Chaque lauréat est invité à un voyage de trois jours sur le campus de Harvard, à la très prestigieuse Fondation Nieman, afin de travailler sur son projet avec toute une équipe de professionnels. C’est ce qui attend Carine Fillot, qui a commencé sa carrière à Radio France, pour l’émission Le Mouv’, il y a une dizaine d’années, avant de bifurquer dans le monde labyrinthique du code. « Carine a un profil vraiment intéressant. Elle avait un très bon poste à la radio publique française et elle a tout quitté pour apprendre à coder, ce qui est très inhabituel en France pour un journaliste. C’est même du jamais vu » précise Florence Martin-Kessler, membre du jury.

En effet, il existe désormais deux tendances bien distinctes en France, pour écouter les contenus proposés par les différentes stations de radio : une version traditionnelle, avec diffusion des émissions également sur leurs chaînes Internet dédiées, le tout, suivi par 60% des Français, ou une version purement numérique, via les podcasts. Carine Fillot estime quant à elle qu’une telle séparation nuit aux utilisateurs et qu’il faut trouver comment les réunir à nouveau. En janvier 2017, elle quitte alors son poste à Radio France et suit pendant neuf semaines, une formation poussée au code et à la programmation.

De là, est né le projet Hack the Radio, une solution de chatbot interactif, qui, via la curation de contenus, permet d’établir des connexions à partir de l’ensemble des contenus radio existants, sur les ondes hertziennes ou en version numérique. Le but : décloisonner un univers qui a tendance à se compartimenter ces dernières années. Un appel à la découverte de nouveaux contenus et qui sait, un moyen de faire venir de nouveaux auditeurs qui auraient délaissé la radio et qui n’en auraient ici que la substantifique moelle.

Vers le journalisme de demain ?

L’application ne s’arrête pas là, car dès 2018, elle permettra à ses utilisateurs de pouvoir chatter en direct, grâce au chatbot audio (comme on peut le faire actuellement via Facebook Messenger, par exemple). Soit un autre moyen de personnaliser davantage cette expérience. Mais si Hack the Radio a pu voir le jour, c’est parce que le projet s’intègre parfaitement dans les problématiques culturelles et médiatiques du moment. Et parce qu’il est soutenu par une batterie de sponsors, français pour la plupart, qui tentent d’aider à faire naître le journalisme de demain. C’est ce que s’efforcent de faire, jour après jour le CFJ (le Centre de Formation des Journalistes) et l’Ecole W (d’enseignement supérieur du journalisme, créée en 2016 par le CFJ et dont le parrain est Emmanuel Chain).

Ils sont soutenus en ce sens le groupe Audiens via sa Nurserie et qui a ainsi promu la start up Hack the Radio cette année, avec quatre autres entreprises qui mêlent médias, culture et innovation. Le groupe, connu pour son cœur de métier de protection sociale professionnelle, a également une fibre philanthropique développée. Par le biais de ses initiatives CultureLab et sa Nurserie Culture & Innovation, Audiens accompagne des projets entrepreneuriaux en donnant accès pendant une année à des espaces de co-working dans ses locaux, à une aide financière et juridique, à des événements et rencontres à vocation professionnelle, ainsi qu’à un réseau particulièrement développé.

Enfin, l’aide de la fondation Nieman n’est pas à sous-estimer: créée en 1939 à Harvard, cette fondation a depuis peu consacré ses efforts à la transformation digitale des médias. Un écosystème rare, dont les bénéfices pourraient bénéficier au monde de la culture.

En effet, en France, le nombre de podcasts explose, sur le cinéma (Masque et la Plume), l’économie (Le Billet économique, Du Grain à Moudre), le féminisme (Quoi d’meufs, La Poudre…), les minorités (Tchip…).

Osons espérer que l’arrivée de Hack The Radio permettra de faire le tri dans cette masse de contenus tout aussi riche que les autres !

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