Répétitions du Ballet de l’opéra de Lyon (Benjamin MILLEPIED – Sarabande). Par Marjorie Julien
La visite
L’opéra de Lyon, vaisseau d’ombres et lumière, navigue entre deux mondes.
Dans ses entrailles souterraines, les rouages se mettent en place, les décors se créent, les voix des cœurs s’élèvent.
Sous sa voûte de verre, les chorégraphies prennent vie par les corps en mouvement.
Ces 2 mondes se rejoignent dans le cœur de l’opéra, la grande salle de spectacle.
Coque noire en apesanteur au sein de son corset de pierre.
Les spectateurs sont avalés et recrachés dans la salle par des bouches rouge sang.
La salle de répétition, bien que touchant le ciel, semble immergée 1000 lieux sous les mers.
Au plafond, des structures (abats-sons), telles des méduses, flottent au-dessus de nous.
La lumière donne une teinte aquatique au sol.
Les corps semblent en immersion dans cet aquarium de verre.
Les répétitions (Sarabande, Benjamin Millepied)
Sous la voûte de verre, la lumière en clair obscure
révèle les corps.
Les notes de Bach, entêtantes comme un déchirement,
s’élèvent et nous emportent,
La salle semble plongée dans une certaine torpeur,
peu de mots échangés.
Le dialogue se fait par les corps qui parlent et se parlent
Les pas se répètent feutrés,
Les pieds glissent, fouettent, caressent, martèlent.
Les mains s’envolent au ciel.
Le temps est suspendu dans la lumière diaphane.
