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À nous de voir, le festival Science et cinéma d’Oullins, propose pour la 22e année un étonnant panorama de questions scientifiques qui traversent la société, illustrées par des films à la qualité revendiquée et aux problématiques souvent pertinentes. Christophe Chabert

Quoi de commun entre la maladie d’Alzheimer, l’analyse d’une toile de maître, le quotidien d’un chirurgien au bloc opératoire ou la diminution de la fécondité masculine dans les espèces animales ? Ce sont tous des sujets abordés par un des films présentés au cours de la 22e édition d’À nous de voir. Cela devrait suffire à convaincre de l’approche extrêmement large et variée que le festival a de la science : sciences dures, sciences humaines, sciences sociales et même science de l’art. «Ça fait très longtemps qu’on cherche à être sur toutes les sciences» confirme Pascale Bazin, déléguée générale de la manifestation. «Sachant que le festival pose aussi la question de comment la science affecte notre environnement et en quoi elle concerne en priorité l’individu». Autrement dit : pas de déconnexion entre le quotidien et les œuvres présentées, mais une authentique interaction qui se traduit par la formule adoptée pour «montrer» les films : chaque projection est suivie d’un débat avec un intervenant, qu’il soit cinéaste, chercheur, scientifique ou, plus inattendu, game designer ou infirmière !Les films plutôt que les sujets
Ainsi, l’ambition du festival a toujours été d’établir une pédagogie ouverte et libre autour de sujets qui travaillent le monde scientifique, mais aussi le monde tout court. «On est dans l’actualité, dans ce qui se fait et ce qui se pense en science aujourd’hui. Mais aussi dans l’interrogation de la science par la société civile, et ça peut aller jusqu’à la revendication. On propose aussi ce terrain de débats. Quand on parle des OGM, c’est la société qui pose des questions aux chercheurs, le débat est inversé», commente Pascale Bazin. Mais l’envie de se confronter à des «sujets» n’est pas l’unique manière de fabriquer la complexe architecture du festival, qui comprend une compétition, une nuit du cinéma de science-fiction (voir encadré), un atelier de lecture d’images, une séance consacrée à un cinéaste… «On choisit autant des films qui ont retenu notre attention que des auteurs qu’on a envie de défendre. Il y a des sujets qu’il nous semble a priori pertinent de traiter, mais ça sera complètement lié à la matière filmique que l’on va trouver dessus. S’il n’y en a pas, on abandonne. La question décisive, c’est comment on problématise un film. Comment le film est construit, qu’est-ce qu’il nous raconte, comment il est mis en scène…» En d’autres termes, les critères de sélection d’À nous de voir ne sont pas différents de ceux d’un festival de cinéma classique : qualité de la réalisation, intérêt du propos, pertinence du regard.Ébullition créative
C’est probablement pour cela que, d’années en années, le festival semble gagner en densité et en événements. Ainsi de la venue cette année d’Alain Cavalier pour présenter son film sur Georges de la Tour, ou de la présentation d’un inédit de Werner Herzog, Au-delà de l’infini, «opéra visuel» mélangeant scénario de fiction et images documentaires avec les vrais astronautes de la sonde Galiléo. Par-delà ces noms accrocheurs, les cinéastes ont parfois l’audace de filmer là où ça dérange, démontrant l’ébullition créative du cinéma scientifique : Lune à vendre de Nick Davidson enquête sur les millionnaires qui ont pris George W.Bush au pied de la lettre en transformant la lune en nouvel eldorado du capitalisme. Sexe, amour et internet de David Le Glanic suit à la lettre le programme de son titre en pistant les utilisateurs des sites de rencontres (romantiques ou sexuelles) mais aussi leurs désillusions après emploi — le net bachelor est un consommateur comme un autre ! Enfin, Autopsie d’Adrien Klapisz (en compétition) propose de filmer la réalité de ce qui, d’ordinaire, nourrit plutôt les thrillers et les films d’horreurs (ou La Sentinelle d’Arnaud Desplechin), à savoir le travail des médecins légistes. Impossible de ne pas trouver dans ce foisonnement chaussure à son pied pour le spectateur, sachant que celui-ci est cordialement invité à un festival quasi-intégralement gratuit.

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