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Quand on arrive en livre !

Audrey qui rit, Audrey qui pleure

Dans le cadre de la Ciné-Collection du GRAC, reprise de Diamants sur canapé, bijou de comédie romantique signée Blake Edwards et chant d’amour à la légèreté mélancolique d’Audrey Hepburn. Christophe Chabert

Au cœur d’une délirante séquence de fête comme Blake Edwards aime les filmer, on trouve un fulgurant résumé de Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s, 1961) : une femme se regarde dans un miroir en riant aux éclats ; quelques plans plus tard, son rimmel à coulé et là voilà en pleine crise de larmes. Faut-il rire ? Faut-il pleurer ? Le film oscille entre ces deux types d’émotions, ballotant le spectateur au gré de cette comédie romantique géniale.

Il y a d’abord cette élégance qui permet de passer d’un appartement new-yorkais reconstitué en studio à des séquences joyeusement libres dans les rues de la ville, par le biais d’une caméra mobile et aérienne décrivant des mouvements majestueux qui renversent les murs et repoussent les limites du ciel (un superbe dialogue en contre-plongée montre les deux comédiens aussi grands que les buildings imposants qui les entourent).

Dans ce somptueux ballet des apparences, avec coiffures improbables et robes magnifiques aux couleurs chatoyantes, Edwards fait comme son héroïne : il revient comme un aimant vers le joaillier Tiffany’s, ce paradis rêvé, inaccessible et trompeur, où l’important est d’y rentrer plus que d’y acheter.

Érotisme enfantin

Diamants sur canapé tire ainsi le portrait d’Holly Golightly, une ravissante ingénue mondaine vivant au-dessus de ses moyens, protégée d’un mafieux incarcéré, ne pensant qu’à faire la fête et trouver le prince pas forcément charmant, mais riche et célèbre. Quand elle rencontre son nouveau voisin Paul, écrivain en rade faisant le gigolo pour une femme mariée, elle voit surtout en lui un ami, tandis qu’il tombe vite amoureux de cette craquante mythomane.

L’histoire vient d’un roman célèbre de Truman Capote ; mais Blake Edwards en livre une adaptation parfaitement inspirée, misant sur le charisme de son interprète principale, Audrey Hepburn. Ce rôle lui colle à la peau et a contribué à créer sa mythologie d’actrice : jouant avec espièglerie la charmeuse candide parfumée d’un érotisme enfantin et diabolique (un simple peignoir blanc vite enfilé pour monter des escaliers extérieurs au petit matin ou une séquence d’habillage dans un taxi suffisent à faire grimper l’adrénaline), elle irradie tous les plans où elle apparaît.

Surtout, elle fait passer avec une grâce sidérante les brusques changements d’humeur du personnage mais aussi du film : mélancolie et tristesse se mêlent à une joie solaire, jusqu’à ce sublime final sous la pluie, inondé par les violons et les chœurs d’Henry Mancini.

Diamants sur Canapé
Jusqu’au 30 décembre dans les salles du GRAC.

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