Mardi 14 mars 2017 En carence de culture ibérique et sud-américaine ? Dites 33, comme la 33e édition des Reflets du cinéma Ibérique et latino-américain. Un traitement de choc à base de saveurs épicées, à l’horizon sensitif infini.
Tony Manero
Par Christophe Chabert
Publié Lundi 9 février 2009 - 2421 lectures
De Pablo Larraín (Chili/-Brésil, 1h38) avec Alfredo Castro, Amparo Noguera…
Oh le beau projet casse-gueule que voilà : démontrer l’horrible absurdité du régime de terreur instauré par Pinochet dans les heures les plus sombres de son régime, via le prisme forcément déviant d’un fan de Tony Manero (le personnage interprété par John Travolta dans La Fièvre du Samedi Soir), dont le parcours chaotique résonne symboliquement avec les exactions du gouvernement chilien. Autant vous dire que le film de Pablo Larrain exige de son spectateur une suspension d’incrédulité à toute épreuve ! Théoriquement, le film est de fait passionnant dans l’exploitation de son postulat narratif carrément improbable, sur sa volonté kamikaze de s’attacher à la froide description d’une névrose qui finira par dévorer son protagoniste déconnecté des réalités l’entourant. Formellement, Pablo Larraín abuse un peu trop d’une complaisance misérabiliste surlignant ses intentions au lieu de leur donner l’ampleur voulue, en particulier dans sa description crue du marasme sexuel de son personnage principal. Le réalisateur nous plonge la tête dans le sordide et le pathétique sans oser s’en relever, et s’enferme volontairement dans le cinéma à thèse pour festivalier en goguette. Dommage.
François Cau
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Christophe Chabert