Vacances, j'oublie tout…

L’Épouvantable vendredi de l’Institut Lumière souhaite de bonnes vacances à ses fidèles à sa manière avec trois films terrifiants, sanglants et fascinants. CC

Les vacances arrivent, avec leur lot de réjouissances : drague sur la plage, bitures homériques, promenades bucoliques… Mais Fabrice Calzettoni et Julien Pouget, les organisateurs des soirées L’Épouvantable vendredi à l’Institut Lumière, ont décidé de jouer le principe de précaution en rappelant à l’aide de trois films bien flippants que les vacances, des fois, ça ne tourne pas comme on veut. En effet, on a tendance à oublier que ce moment de détente peut se terminer dans la gueule d’un animal sauvage, à l’hosto rongé par un virus mortel ou dans les bras d’une nature devenue incontrôlable. C’est un classique du cinéma d’horreur : des jeunes gens insouciants piégés par un mal inconnu et qui n’ont plus qu’un objectif, la survie. Mais cette trame possède des variantes, parmi lesquelles on trouve le fameux genre du «film de crocodile». Alors que le film de requin a été accaparé par la franchise Jaws, le croco monstrueux s’épanouit joyeusement dans la série B internationale. Solitaire, signé Greg McLean, qui avait payé son écot au survival avec le bancal Wolf Creek, embarque Michael Vartan et l’excellente Radha Mitchell dans un trip en Australie sur les eaux d’un fleuve sauvage où se promène, pas de bol, un gros croco caïman méchant.

Les risques du tourisme

Avant de devenir un des Basterds de Tarantino, Eli Roth s’est illustré avec les deux Hostel, qui ont remis en selle la mode du film de tortures. Plus avant encore, il avait démarré sa carrière avec le bizarre Cabin Fever, qui fut repéré par David Lynch, séduit sans doute par les nombreuses parenthèses à l’humour très noir que Roth place à l’intérieur de son intrigue principale. Qui raconte comment des jeunes sont dévorés par une maladie virulente et contagieuse qui déchire les chairs des incubés. C’est gore, très gore, mais non dénué d’une ironie… mortelle ! Cette soirée s’ouvrira sur un véritable petit chef-d’œuvre, passé inaperçu en salles et qui mérite largement une vision sur grand écran : Les Ruines de Carter Smith. Si l’argument est classique (des touristes au Mexique visitent un temple maya), le film invente une forme d’horreur végétale qui conduit à de superbes visions esthétiques. Le conflit humain/nature, typique du survival, y trouve une application littérale : qui, de l’homme ou de son environnement, prendra le dessus ? Par moments, Les Ruines, bien servi par la photo du génial Darius Khondji, ressemble à une proposition de land art où les corps sont appelés à se fondre dans le paysage. Douloureuses, terrifiantes mais aussi très belles, ces vacances sanglantes valent vraiment le déplacement.

La Nuit des vacances sanglantes
À l’Institut Lumière vendredi 3 juillet à 20h

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