L'Avventura

De Michelangelo Antonioni (1960, It, 2h23) avec Monica Vitti, Lea Massari…

L’affiche du dernier festival de Cannes reprenait un photogramme, a priori anodin, tiré de L’Avventura d’Antonioni. Pour parfaire l’hommage à ce film bientôt quadragénaire et à son cinéaste décédé il y a deux ans, une projection de la copie restaurée il y a quelques années (celle qui, cette semaine, sera montrée à l’Institut Lumière) a eu lieu en présence d’un impressionnant parterre d’actrices italiennes mythiques, dont les deux comédiennes du film, Monica Vitti et Lea Massari. Et pourtant, L’Avventura, qui fut à sa sortie l’objet de vives controverses, se refuse à cette logique patrimoniale. C’est un film libre, insoumis, à la fois fascinant et peu aimable, à l’image de cette bande de nantis qui tentent d’occuper leur oisiveté (et de combler leur désir sexuel) lors d’une escapade sur une île de la Méditerranée. Antonioni filme l’errance, le désœuvrement, le vide existentiel, l’absence, mais il filme tout cela pleinement : chaque image est un choc visuel, une merveille de composition, et participe à l’hypnose qui se dégage, lentement, du récit. C’est un cinéma du temps suspendu, qui respecte les changements d’humeurs et de climats de ses personnages et de ses décors. Un cinéma imité partout dans le monde (de Wenders à Ceylan, de Monte Hellman à Wong Kar-Wai), sans jamais en retrouver l’alchimie si particulière.

Christophe Chabert

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X