Caravane itinérante

La Caravane des cinémas d’Afrique de Sainte-Foy-lès-Lyon trace sa route entre les pays qui composent le continent, et s’aventure hors de sa ville d’origine pour offrir une exposition à un cinéma qui en manque encore cruellement. CC

À en croire l’éditorial un peu surréaliste de cette nouvelle Caravane des cinémas d’Afrique, le programme en aurait été constitué selon un chiffre magique : le 11. Certes, il s’agit de la onzième édition du festival ; mais on nous annonce aussi 11 pays, 11 films, 11 invités, 11 lieux de projections, 11 séances jeune public… Vérification faite, il s’agit en fait d’une bonne plaisanterie, et le festival déborde heureusement cette froide équation pour proposer un programme copieux. Il n’y a pas de scoop à dire que l’Afrique est un continent oublié sur la carte du cinéma mondial ; un oubli qui est autant lié à la faiblesse économique de la production qu’à la difficulté d’exposition des rares films qui s’y tournent. Ce sont ces oasis que la Caravane propose aux spectateurs de l’agglomération lyonnaise pendant dix jours.

Retour d’exil

En effet, si le festival conserve son assise initiale à Sainte-Foy-lès-Lyon, il a cette année délocalisé une grande partie de sa programmation dans les salles du GRAC, et même plus puisque sa soirée d’ouverture, qui offrira l’occasion aux spectateurs de redécouvrir le film de Nabil Ayouch "Whatever Lola wants", se déroulera en plein centre de Lyon au Pathé Bellecour. Au rayon «deuxième chance», la Caravane permettra aussi à la sympathique comédie algérienne de Lyes Salem, "Mascarades", de rencontrer un public qui lui avait plutôt fait défaut lors de sa sortie française. Pour le reste du programme, le festival propose de l’inédit pur et dur, sans privilégier une partie ou une autre du continent. Un des événements sera la projection de "Teza" de Halle Gerima, rare film africain à s’être fait une place au soleil des grands festivals internationaux : à travers le retour d’un homme parti d’Ethiopie pour faire ses études en Allemagne, le film se présente comme une peinture allégorique des métamorphoses politiques et sociales d’un pays qui tente de faire face aux rudes épreuves qui le frappent. On sera aussi attentif à une œuvre venue d’Afrique du Sud, "Nothing but the truth", réalisée et interprétée par John Kani, qui relie elle aussi le destin d’un personnage aux mutations historiques d’une nation. On notera par ailleurs la récurrence d’une thématique forte dans de nombreux films : la place de la femme dans les sociétés africaines. C’est le sujet de la fiction burkinabé "Le Fauteuil" de Missa Hebie, mais c’est aussi celui d’un des documentaires présentés durant le festival, "La Femme porte l’Afrique", signé par le cinéaste ivoirien Idriss Diabaté : cinq portraits qui exposent la vérité cruelle et quotidienne de la femme africaine.

Caravane des cinémas d’Afrique
Du 18 au 28 mars.

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