Véritable "yes man" à la française, Jean-Paul Salomé, après
Belphégor,
Arsène Lupin et
Les Femmes de l’ombre (trois fois aïe !) se lance dans une aventure franco-américaine avec
Le Caméléon. Inspiré de l’histoire vraie de Frédéric Bourdin, qui s’était fait passer pour un ado américain disparu et retrouvé mystérieusement dans un orphelinat espagnol, le film n’évite aucun cliché, notamment la représentation à hurler de rire des agents du FBI, figés dans des poses de mauvaise série télé. La direction artistique laide à pleurer, les dialogues balourds et des acteurs caricaturaux à l’extrême achèvent de saper toute crédibilité à l’entreprise. Un candidat possible au nanar de l’année… Pascal Rabaté adapte sa propre bédé
Les Petits Ruisseaux à l’écran avec Daniel Prévost en veuf retraité qui décide de sortir de sa routine pour vivre quelques jours au sein d’une communauté de néo-beatnicks. La mise en scène joue la carte du plan-case à la Wes Anderson, trahissant ses origines dessinées. Hélas ! Les dialogues trop écrits et certains stéréotypes un peu lourds traduisent aussi cette adaptation a minima au medium cinéma, sauf dans un dernier tiers où Rabaté laisse enfin la chair de ses acteurs bousculer par une beauté paradoxale le cours un peu sage de sa comédie de mœurs. On a vu trente minutes de
Trop belle de Jim Field Smith, avec le nouveau comique en vogue Jay Baruchel dans le rôle d’un geek puceau et introverti retournant dans sa famille de beaufs demeurés avec une fille canon. C’était plutôt gras mais bon, sur la longueur, ça peut avoir un certain charme. On aimait beaucoup les films de Robert Luketic (
La Revanche d’une blonde,
Rendez-vous avec une star,
Las Vegas 21…) jusqu’à ce qu’il commette une horreur totale,
L’Abominable vérité. Espérons qu’il redressera la barre avec
Kiss & Kill. Enfin, on ne sait trop ce que donnera la rencontre entre le malin Kevin Smith et l’essoufflé Bruce Willis, pour ce
Top Cops qui tente de revivifier le genre très 80’s du buddy cop movie. CC
