Soleil Clément

La synergie entre Positif et l’Institut Lumière, devenue co-éditrice de cette excellente revue, continue avec la nouvelle programmation de la rue du premier film. Alors que Positif publie ce mois-ci un dossier consacré à René Clément, l’Institut propose une passionnante rétrospective de son œuvre, qui ne se limite pas à ses films les plus célèbres (La Bataille du rail, Le Père tranquille, Jeux interdits ; que du très bon !). Monsieur Ripois, Les Maudits, l’étonnant La Course du lièvre à travers champs, son dernier film, introuvable et intrigant, La Baby sitter et même ses courts-métrages seront aussi présentés. Mais pour inaugurer cet hommage, c’est bel et bien un classique indémodable qui sera montré au public : Plein soleil (1960), adapté de Patricia Highsmith, où Alain Delon campe pour la première fois à l’écran (avant Dennis Hopper, Matt Damon ou John Malkovich) l’escroc séduisant et pervers Tom Ripley. Dans ce modèle de film noir, l’acteur, au sommet de sa beauté et de son charisme, ose endosser un personnage complexe, qui tue et usurpe l’identité de l’homme qu’il devait ramener au bercail familial (Maurice Ronet, comédien exceptionnel qui semble ici prendre acte en cours de film de sa défaite face à son rival Delon). Ayant compris que le cinéma français, en pleine nouvelle vague, était en train de changer, Clément sort des studios et filme ce sombre drame avec réalisme, dans des décors naturels et sous une irradiante lumière estivale, ce plein soleil qui lui donne son titre. Il remettra le couvert avec Delon pour un autre polar, moins connu mais pas moins intéressant, Les Félins, quatre ans plus tard.
Christophe Chabert

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