Pasolini
ECRANS par Christophe Chabert le Mardi 23 décembre 2014 | D’Abel Ferrara (Ita-Fr, 1h24) avec Willem Daffoe, Ninetto Davoli… (...)
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Frank White sort de prison, et c’est déjà un fantôme. Il monte dans une limousine, les lumières de la ville se reflètent sur les vitres et laissent apparaître son visage impassible. Difficile de voir en lui le «roi de New York» annoncé par le titre, un parrain du trafic de drogue portant un projet pour racheter ses crimes : fonder un hôpital pour les enfants des rues. L’introduction mélancolique du film de Ferrara laisse donc peu de doute sur l’issue tragique réservée à ce Robin des Bois qui arrive à tenir en respect les gangsters de toutes origines. Il ne lutte plus contre personne, malgré la violence qui l’entoure et la pression incessante d’une police bien décidée à le remettre à l’ombre dans le pire des cas, à l’abattre dans le meilleur. Frank White lutte avec lui-même, avec son âme tourmentée.
Avant qu’il ne croise la route d’Harvey Keitel et ne lui offre le personnage, encore plus déglingué, de son Bad Lieutenant, Ferrara avait choisi Christopher Walken comme l’incarnation la plus pertinente de son cinéma du pêché et du salut, version extrême de celui de Scorsese. Dans tous les films qu’il lui confiera ensuite, Walken sera toujours un ectoplasme, mafieux reclus et persuadé de sa damnation (Nos Funérailles), vampire cinéphile (The Addiction), financier évoluant dans un monde en cours de virtualisation (New Rose hotel). Depuis sa collaboration avec Cimino, il n’avait pas trouvé un cinéaste qui le regarde avec autant d’attention, qui cerne à ce point ce qu’il y a d’inquiétude mais aussi d’innocence chez lui.
King of New York, visible dans une nouvelle édition DVD et Blu-Ray remasterisée, est aussi un excellent polar, d’une sauvagerie inouïe et d’un désespoir tel que tous les personnages (et Dieu sait qu’ils sont nombreux) finissent par mourir à l’écran. Ce n’est pas un crime que d’en révéler la fin, elle est inscrite comme on le disait dès le prologue particulièrement lugubre et crépusculaire du film. Ce qui compte, c’est de voir avec quelle rage Ferrara orchestre cette marche funèbre et nihiliste, ce voyage au bout de la nuit new-yorkaise qui est sans doute un de ses meilleurs films.
Christophe Chabert
Frank White sort de prison, et c’est déjà un fantôme. Il monte dans une limousine, les lumières de la ville se reflètent sur les vitres et laissent apparaître son visage impassible. Difficile de voir en lui le «roi de New York» annoncé par le titre, un parrain du trafic de drogue portant un projet pour racheter ses crimes : fonder un hôpital pour les enfants des rues. L’introduction mélancolique du film de Ferrara laisse donc peu de doute sur l’issue tragique réservée à ce Robin des Bois qui arrive à tenir en respect les gangsters de toutes origines. Il ne lutte plus contre personne, malgré la violence qui l’entoure et la pression incessante d’une police bien décidée à le remettre à l’ombre dans le pire des cas, à l’abattre dans le meilleur. Frank White lutte avec lui-même, avec son âme tourmentée.
Avant qu’il ne croise la route d’Harvey Keitel et ne lui offre le personnage, encore plus déglingué, de son Bad Lieutenant, Ferrara avait choisi Christopher Walken comme l’incarnation la plus pertinente de son cinéma du pêché et du salut, version extrême de celui de Scorsese. Dans tous les films qu’il lui confiera ensuite, Walken sera toujours un ectoplasme, mafieux reclus et persuadé de sa damnation (Nos Funérailles), vampire cinéphile (The Addiction), financier évoluant dans un monde en cours de virtualisation (New Rose hotel). Depuis sa collaboration avec Cimino, il n’avait pas trouvé un cinéaste qui le regarde avec autant d’attention, qui cerne à ce point ce qu’il y a d’inquiétude mais aussi d’innocence chez lui.
King of New York, visible dans une nouvelle édition DVD et Blu-Ray remasterisée, est aussi un excellent polar, d’une sauvagerie inouïe et d’un désespoir tel que tous les personnages (et Dieu sait qu’ils sont nombreux) finissent par mourir à l’écran. Ce n’est pas un crime que d’en révéler la fin, elle est inscrite comme on le disait dès le prologue particulièrement lugubre et crépusculaire du film. Ce qui compte, c’est de voir avec quelle rage Ferrara orchestre cette marche funèbre et nihiliste, ce voyage au bout de la nuit new-yorkaise qui est sans doute un de ses meilleurs films.
Christophe Chabert
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