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ECRANS

Les Revenants

Fabrice Gobert Studio Canal Vidéo

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Les Revenants

Fabrice Gobert Studio Canal Vidéo

Les Revenants

par Christophe Chabert

Jeudi 3 janvier 2013
4896
LECTURES

par Christophe Chabert

Jeudi 3 janvier 2013
4896
LECTURES

Lors de sa diffusion en décembre, Les Revenants a provoqué un véritable raz-de-marée critique, suivi d’excellentes audiences sur Canal +. On y entendait sans cesse le même refrain : enfin, la série télé française n’a plus à rougir de la comparaison avec les Américains. Au lieu d’inspirer confiance, cela redoublait au contraire notre scepticisme. Car cela fait bientôt cinq ans qu’on entend cette chanson, notamment sur toutes les «créations originales» de Canal + ; or, d’Engrenages à Mafiosa, de Braquo à Kaboul Kitchen, les séries souffraient toujours des mêmes maux, dénoncés depuis belle lurette par ceux qui n’ont pas comme unique référence la toute puissante HBO, à savoir un manque hallucinant de quotidienneté dans le dialogue, une représentation stéréotypée des «métiers» (au premier rang desquels les flics, mais aussi les médecins, les juges, les hommes politiques, etc) et une audace qui se limite à mettre de la violence et du cul partout, comme si c’était cela qui avait fait l’originalité des Soprano, de Six feet under ou de The Shield (pour ne citer que les séries «historiques»).

Revenons aux Revenants. Au départ, il y a un film de Robin Campillo, par ailleurs co-scénariste et monteur des films de Laurent Cantet (dont le récent Foxfire). Il y imaginait des morts qui revenaient à la vie et cherchaient à retrouver leur place parmi la communauté. Campillo faisait de ses morts des exclus, et posaient à travers cette métaphore des questions politiques ; Fabrice Gobert, crédité comme créateur de la série, co-scénariste et réalisateur des quatre premiers épisodes, se démarque de cette approche et, comme pour son long-métrage Simon Werner a disparu, navigue d’abord dans un entre-deux embarrassant. Du réalisme de Campillo, il garde l’image de morts n’ayant aucune séquelle visible de leur passage dans l’au-delà ; ils parlent, marchent et vivent comme leur entourage «normal». Certes, ils ne dorment jamais et ont une faim inextinguible, mais c’est plus la réaction de leurs proches qui les singularisent que leur attitude à eux.

On sent ici la patte d’Emmanuel Carrère, co-scénariste des premiers épisodes, dans cette culpabilité des vivants exacerbée par le retour des morts, comme si le deuil, impossible, était dans le fond moins douloureux que la perspective de devoir revenir en arrière, affronter en face tout ce qui, par le trépas, avait été laissé en suspens. Pointe alors la première grande faiblesse des Revenants : la série est bavarde, terriblement bavarde. Les personnages ne cessent de commenter leurs états d’âme, font de grandes phrases sentencieuses (le psy croyant, par exemple, est exaspérant), ne se laissent jamais aller à exister en dehors de la ligne que leur dessine le scénario. C’est flagrant, une fois encore, dès que Gobert convoque des figures imposées de la série française : un prêtre (qui parle comme un prêtre), des gendarmes (qui parlent comme des gendarmes, et s’appellent sans cesse «mon lieutenant» ou «mon capitaine», alors qu’ils sont cinq et qu’ils passent leur journée ensemble !)… Au début de l’épisode 3, tout ce petit monde se retrouve à un enterrement et on n’est pas loin de Plus belle la vie (où traînent aussi toujours d’abracadabrantes histoires de serial killer !). Sans parler des scènes autour du barrage qui se vide lentement, où l’on a droit à la même valeur de plan sur deux ingénieurs avec des jumelles qui commencent invariablement leur texte par : «Il a encore baissé». Rires.

Entre-deux, disions-nous. Car Les Revenants veut aussi jouer la carte du fantastique, en créant des personnages inquiétants : le plus réussi, c’est sans doute celui de Victor, enfant mutique au regard fixe et au comportement imprévisible. Le couple qu’il forme avec Julie, l’infirmière jouée par Céline Salette (immense, capable de désamorcer les lourdeurs du dialogue par un naturel et un humour constants) donne ses meilleurs moments à cette première moitié tout de bric et de broc, où le ridicule menace sans arrêt, où les références (à Lynch, de Twin Peaks à Lost Highway) pèsent une tonne et où l’envie de faire rentrer les carrés américains dans les ronds français n’est sauvé que par une certaine adresse à créer une ambiance. Le décor, cette ville perdue entre les montagnes et un barrage, aide beaucoup, mais ce n’est pas suffisant, et on s’apprête à crier à l’arnaque, une fois de plus.

C’est alors que Gobert passe la main à la réalisation à Frédéric Mermoud. Cinéaste suisse, auteur de très bons courts-métrages mais d’un long navrant, Complices, sorte de post-Téchiné complètement vaseux, Mermoud empoigne la série de manière décomplexée, sans doute moins impliqué vis-à-vis du matériau que son camarade Gobert. Le cinquième épisode, peut-être le meilleur de la série, délaisse dialogues explicatifs et psychologisme balourd pour valoriser l’action et la vitesse. Surtout, Mermoud s’embarque très nettement du côté du genre, prenant enfin une option claire et nette qui manquait jusque-là. Les Revenants devient alors une série de morts-vivants, et non plus de morts parmi les vivants, peuplée de visions assez fortes (les animaux flottants au fond du lac, par exemple) et allant piocher allègrement chez John Carpenter des idées intelligemment recyclées dans le récit (à Fog en particulier). Cela ne va pas sans casse, comme lorsque le personnage d’Ana Girardot se révèle une medium d’un genre assez lol, puisqu’elle parle avec les morts durant le coït (qui a eu cette idée débile ?). Mais à mesure que la série se rapproche de son terme, Mermoud arrive à la faire décoller, à instiller un savoir-faire pour créer de l’angoisse et du suspense que peu de réalisateurs, même au cinéma, parviennent à susciter en France.

Si Les Revenants reste anarchique — le climax de l’épisode 6 est quasiment absent de l’épisode 7, des questions restent sans réponse en dépit de toute logique scénaristique, sinon celle de préparer une éventuelle saison 2, si le délire critique qui l’a accueilli montre par l’absurde à quel point la France transforme son complexe d’infériorité vis-à-vis des anglo-saxons en chauvinisme exaspérant, si la série souffre sans doute de son interminable développement (cinq années !), où la spontanéité de départ a laissé place à de multiples visions, parfois contradictoires et plus ou moins cyniques, il faut saluer cette petite réussite : lorsque la division des tâches est correctement faite, les talents s’avèrent complémentaires et finissent par n’avoir qu’un seul but, l’efficacité du récit.

Christophe Chabert

Lors de sa diffusion en décembre, Les Revenants a provoqué un véritable raz-de-marée critique, suivi d’excellentes audiences sur Canal +. On y entendait sans cesse le même refrain : enfin, la série télé française n’a plus à rougir de la comparaison avec les Américains. Au lieu d’inspirer confiance, cela redoublait au contraire notre scepticisme. Car cela fait bientôt cinq ans qu’on entend cette chanson, notamment sur toutes les «créations originales» de Canal + ; or, d’Engrenages à Mafiosa, de Braquo à Kaboul Kitchen, les séries souffraient toujours des mêmes maux, dénoncés depuis belle lurette par ceux qui n’ont pas comme unique référence la toute puissante HBO, à savoir un manque hallucinant de quotidienneté dans le dialogue, une représentation stéréotypée des «métiers» (au premier rang desquels les flics, mais aussi les médecins, les juges, les hommes politiques, etc) et une audace qui se limite à mettre de la violence et du cul partout, comme si c’était cela qui avait fait l’originalité des Soprano, de Six feet under ou de The Shield (pour ne citer que les séries «historiques»).

Revenons aux Revenants. Au départ, il y a un film de Robin Campillo, par ailleurs co-scénariste et monteur des films de Laurent Cantet (dont le récent Foxfire). Il y imaginait des morts qui revenaient à la vie et cherchaient à retrouver leur place parmi la communauté. Campillo faisait de ses morts des exclus, et posaient à travers cette métaphore des questions politiques ; Fabrice Gobert, crédité comme créateur de la série, co-scénariste et réalisateur des quatre premiers épisodes, se démarque de cette approche et, comme pour son long-métrage Simon Werner a disparu, navigue d’abord dans un entre-deux embarrassant. Du réalisme de Campillo, il garde l’image de morts n’ayant aucune séquelle visible de leur passage dans l’au-delà ; ils parlent, marchent et vivent comme leur entourage «normal». Certes, ils ne dorment jamais et ont une faim inextinguible, mais c’est plus la réaction de leurs proches qui les singularisent que leur attitude à eux.

On sent ici la patte d’Emmanuel Carrère, co-scénariste des premiers épisodes, dans cette culpabilité des vivants exacerbée par le retour des morts, comme si le deuil, impossible, était dans le fond moins douloureux que la perspective de devoir revenir en arrière, affronter en face tout ce qui, par le trépas, avait été laissé en suspens. Pointe alors la première grande faiblesse des Revenants : la série est bavarde, terriblement bavarde. Les personnages ne cessent de commenter leurs états d’âme, font de grandes phrases sentencieuses (le psy croyant, par exemple, est exaspérant), ne se laissent jamais aller à exister en dehors de la ligne que leur dessine le scénario. C’est flagrant, une fois encore, dès que Gobert convoque des figures imposées de la série française : un prêtre (qui parle comme un prêtre), des gendarmes (qui parlent comme des gendarmes, et s’appellent sans cesse «mon lieutenant» ou «mon capitaine», alors qu’ils sont cinq et qu’ils passent leur journée ensemble !)… Au début de l’épisode 3, tout ce petit monde se retrouve à un enterrement et on n’est pas loin de Plus belle la vie (où traînent aussi toujours d’abracadabrantes histoires de serial killer !). Sans parler des scènes autour du barrage qui se vide lentement, où l’on a droit à la même valeur de plan sur deux ingénieurs avec des jumelles qui commencent invariablement leur texte par : «Il a encore baissé». Rires.

Entre-deux, disions-nous. Car Les Revenants veut aussi jouer la carte du fantastique, en créant des personnages inquiétants : le plus réussi, c’est sans doute celui de Victor, enfant mutique au regard fixe et au comportement imprévisible. Le couple qu’il forme avec Julie, l’infirmière jouée par Céline Salette (immense, capable de désamorcer les lourdeurs du dialogue par un naturel et un humour constants) donne ses meilleurs moments à cette première moitié tout de bric et de broc, où le ridicule menace sans arrêt, où les références (à Lynch, de Twin Peaks à Lost Highway) pèsent une tonne et où l’envie de faire rentrer les carrés américains dans les ronds français n’est sauvé que par une certaine adresse à créer une ambiance. Le décor, cette ville perdue entre les montagnes et un barrage, aide beaucoup, mais ce n’est pas suffisant, et on s’apprête à crier à l’arnaque, une fois de plus.

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Si Les Revenants reste anarchique — le climax de l’épisode 6 est quasiment absent de l’épisode 7, des questions restent sans réponse en dépit de toute logique scénaristique, sinon celle de préparer une éventuelle saison 2, si le délire critique qui l’a accueilli montre par l’absurde à quel point la France transforme son complexe d’infériorité vis-à-vis des anglo-saxons en chauvinisme exaspérant, si la série souffre sans doute de son interminable développement (cinq années !), où la spontanéité de départ a laissé place à de multiples visions, parfois contradictoires et plus ou moins cyniques, il faut saluer cette petite réussite : lorsque la division des tâches est correctement faite, les talents s’avèrent complémentaires et finissent par n’avoir qu’un seul but, l’efficacité du récit.

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