L’étoffe des 2.0 : "First Man - le premier homme sur la Lune"
Astrobiopic par Vincent Raymond le Mardi 16 octobre 2018 | de Damien Chazelle (E-U, 2h20) avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke… (...)
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Alors que personne ne misait un kopeck sur son éventuelle réussite, La Planète des singes : les origines avait séduit à peu près tout le monde par son mélange d’exploit technique et d’efficacité narrative, sans parler de son étonnant contenu politique, où les esclaves-singes se révoltaient contre leurs maîtres-humains. Rupert Wyatt et ses deux scénaristes, Rick Jaffa et Amanda Silver, avaient eu l’intelligence de coller aux codes du film de prison pour conférer à ce prequel la vitesse et la sécheresse des meilleures séries B.
Dans un monde bien fait, on aurait dû en rester là et regarder en boucle ce modèle de divertissement intelligent. Mais la loi hollywoodienne exige qu’on ne laisse jamais un succès dormir sur ses deux oreilles… Wyatt au placard, remplacé par Matt Reeves, Jaffa et Silver cornaqués par le renégat Mark Bomback — le dernier Wolverine, le quatrième Die Hard, le remake de Total Recall, autant de fiascos — voilà donc un deuxième opus sous bonne garde industrielle, loin de l’artisanat consciencieux du premier…
L’Affrontement est bien le blockbuster impersonnel redouté, où tout semble calculé au poil de singe pour contenter le monde entier — à l’exception du cinéphile exigeant, s’il existe encore. La première heure expose laborieusement les enjeux : suite aux ravages du virus identifié comme «grippe simiesque», la civilisation des singes s’est organisée tandis que les humains ont régressé vers un état de nature — enfin, ils ressemblent surtout à des hipsters dans une rave party ! Quand un pauvre crétin tire sans sommation sur un singe en goguette, la guerre menace… César tente alors de retenir les ardeurs belliqueuses de Koba, prêt à en découdre avec ce qu’il reste de l’humanité.
Martin Luther King contre Malcolm X, mais aussi César contre Brutus ; le film tente salutairement d’élever le débat mais se heurte à deux énormes écueils : d’abord, le peu d’épaisseur des personnages humains et le ridicule des situations qu’ils traversent — Gary Oldman qui, après dix ans sans électricité, se rue sur son iPad pour y regarder les photos de sa famille, c’est un sommet de grotesque et de placement produit ; ensuite, l’absence de perspective mythologique du récit, qui n’éclaire aucunement sur les raisons qui conduiront à cette fameuse dictature simiesque. À la place, on trouve beaucoup de niaiserie identificatoire, de l’action verticale pour écran IMAX et zéro idée de mise en scène, Matt Reeves n’ayant aucun goût pour la poésie des ruines et du désastre dont témoignait Gareth Edwards dans Godzilla. De la série B initiale, on est passé à une série télé sur grand écran — triste destin du blockbuster quand on le met entre de mauvaises mains.
La Planète des singes : L’Affrontement
De Matt Reeves (ÉU, 2h08) avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman…
Sortie le 30 juillet
Alors que personne ne misait un kopeck sur son éventuelle réussite, La Planète des singes : les origines avait séduit à peu près tout le monde par son mélange d’exploit technique et d’efficacité narrative, sans parler de son étonnant contenu politique, où les esclaves-singes se révoltaient contre leurs maîtres-humains. Rupert Wyatt et ses deux scénaristes, Rick Jaffa et Amanda Silver, avaient eu l’intelligence de coller aux codes du film de prison pour conférer à ce prequel la vitesse et la sécheresse des meilleures séries B.
Dans un monde bien fait, on aurait dû en rester là et regarder en boucle ce modèle de divertissement intelligent. Mais la loi hollywoodienne exige qu’on ne laisse jamais un succès dormir sur ses deux oreilles… Wyatt au placard, remplacé par Matt Reeves, Jaffa et Silver cornaqués par le renégat Mark Bomback — le dernier Wolverine, le quatrième Die Hard, le remake de Total Recall, autant de fiascos — voilà donc un deuxième opus sous bonne garde industrielle, loin de l’artisanat consciencieux du premier…
L’Affrontement est bien le blockbuster impersonnel redouté, où tout semble calculé au poil de singe pour contenter le monde entier — à l’exception du cinéphile exigeant, s’il existe encore. La première heure expose laborieusement les enjeux : suite aux ravages du virus identifié comme «grippe simiesque», la civilisation des singes s’est organisée tandis que les humains ont régressé vers un état de nature — enfin, ils ressemblent surtout à des hipsters dans une rave party ! Quand un pauvre crétin tire sans sommation sur un singe en goguette, la guerre menace… César tente alors de retenir les ardeurs belliqueuses de Koba, prêt à en découdre avec ce qu’il reste de l’humanité.
Martin Luther King contre Malcolm X, mais aussi César contre Brutus ; le film tente salutairement d’élever le débat mais se heurte à deux énormes écueils : d’abord, le peu d’épaisseur des personnages humains et le ridicule des situations qu’ils traversent — Gary Oldman qui, après dix ans sans électricité, se rue sur son iPad pour y regarder les photos de sa famille, c’est un sommet de grotesque et de placement produit ; ensuite, l’absence de perspective mythologique du récit, qui n’éclaire aucunement sur les raisons qui conduiront à cette fameuse dictature simiesque. À la place, on trouve beaucoup de niaiserie identificatoire, de l’action verticale pour écran IMAX et zéro idée de mise en scène, Matt Reeves n’ayant aucun goût pour la poésie des ruines et du désastre dont témoignait Gareth Edwards dans Godzilla. De la série B initiale, on est passé à une série télé sur grand écran — triste destin du blockbuster quand on le met entre de mauvaises mains.
La Planète des singes : L’Affrontement
De Matt Reeves (ÉU, 2h08) avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman…
Sortie le 30 juillet
De Matt Reeves (ÉU, 2h11) avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman...
De Matt Reeves (ÉU, 2h11) avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman...
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Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
voir la fiche du filmAstrobiopic par Vincent Raymond le Mardi 16 octobre 2018 | de Damien Chazelle (E-U, 2h20) avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke… (...)
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