Entre deux mondes

La moindre des choses, quand on s’attaque à un sujet, c’est d’avoir quelque chose de neuf à en dire. Feo Aladag n’a manifestement pas grand chose à raconter sur la guerre en Afghanistan, sinon débiter comme du boudin des truismes sur les fossés culturels qui peuvent séparer des gens qui habitent un même pays, possèdent la même langue et la même religion. Ou encore asséner que lorsqu’on est un soldat, on doit parfois se soumettre aux ordres injustes de sa hiérarchie. Et, enfin, que des traumas familiaux peuvent rapprocher des personnes qui, en apparence, n’ont rien à voir entre elles.

Un humanisme qui enfonce toutes les portes ouvertes, et qui le fait avec un académisme cinématographique particulièrement ahurissant dès qu’il s’agit de s’aventurer dans des passages spectaculaires — à coups d’ellipses et de fondus au blanc, autrement dit, sans spectacle du tout. Entre deux mondes, certes, mais surtout particulièrement tiède…

Christophe Chabert