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Olivier Ducray, réalisateur de La Vie des Gens : "Ces gens sont vos parents, vos voisins…"

La Vie des gens
D'Olivier Ducray (Fr, 1h25) documentaire

Venu de la distribution, devenu réalisateur avec un premier court tourné à Lyon, Olivier Ducray passe au long-métrage avec le documentaire "La Vie des gens", tourné à Lyon lui aussi, où il suit une figure bien connue des habitants du 3e, Françoise, infirmière libérale à domicile, hyperactive et dévouée à ses patients âgés. Propos recueillis par Christophe Chabert

À l’origine…

Olivier Ducray : «J’ai rencontré Françoise lorsque je préparais Champagne, le court-métrage que j’ai tourné à Lyon en 2011, parce que je cherchais un appartement qui abriterait une vieille dame. Je ne le trouvais pas, et on m’a parlé de Françoise qui visitait des appartements toute la journée. J’ai fait une tournée avec elle dans cette optique ; je n’ai pas trouvé l’appartement, mais ça n’avait pas d’importance car j’ai rencontré Françoise.»

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Temporalité

«La notion du temps, qui passe ou qu’il fait, est super importante chez les personnes âgées. Je voulais la marquer en m’inscrivant dans une durée et en posant bien les quatre saisons. Je suis venu tous les mois filmer, trois ou quatre jours chaque fois, même au mois d’août où Françoise était en vacances et où j’ai filmé ses remplaçantes.»

Proximité

«Tous ces gens parlent sans tabou de la mort ; pour eux, ce n’est pas une fiction. On a été des proches aussi avec eux, j’ai d’ailleurs fait attention à ne pas venir trop souvent car je ne voulais pas que cela devienne trop familier. Les regards caméra sont volontaires : je voulais leur laisser la liberté de nous parler, de nous regarder. La seule limite que je me fixais, c’est qu’on ne nous entende pas. Nous étions là comme Françoise était là. Ils n’étaient pas intimidés par la caméra, ils s’en fichaient complètement.»

Passé

«On ne pouvait pas raconter tout le monde. Et si on ne pouvait pas raconter tout le monde, il fallait ne raconter personne. Certains parlaient très facilement, d’autres pas ; en fin de compte, on n’avait pas le temps. Je trouvais intéressant de sortir du film sans les avoir connus, sans savoir quel est leur passé, parce que c’était l’idée du film : ces gens-là sont vos voisins, vos parents ; allez les écouter, ils n’attendent que ça…»

Politique

«J’espère que le film peut servir d’outil. Il est apolitique, il pose des tonnes de questions en filigrane mais je ne réponds à aucune… N’importe quel politique, n’importe quelle institution peut récupérer le film car c’est un constat. J’espère juste qu’il ne sera pas mal récupéré. On a une population vieillissante, la dépendance est de plus en plus compliquée à financer, le métier d’infirmier libéral est menacé car il coûte beaucoup d’argent à tout le monde. Il ne faut pas oublier que derrière un pansement, il y a une visite, et derrière la visite, il y a de l’humain…»

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