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ECRANS

Cannes 2015, jours 8 et 9. Love, love, love

"Youth" de Paolo Sorrentino. "The Assassin" de Hou Hsiao-Hsien. "Mountains May Depart" de Jia Zhang-ke. "Dheepan" de Jacques Audiard. "Love" de Gaspar Noé.

ECRANS

Cannes 2015, jours 8 et 9. Love, love, love

"Youth" de Paolo Sorrentino. "The Assassin" de Hou Hsiao-Hsien. "Mountains May Depart" de Jia Zhang-ke. "Dheepan" de Jacques Audiard. "Love" de Gaspar Noé.

Cannes 2015, jours 8 et 9. Love, love, love

par Christophe Chabert

Dimanche 24 mai 2015
10194
LECTURES

par Christophe Chabert

Dimanche 24 mai 2015
10194
LECTURES

1 - Cannes 2015, jours 8 et 9. Love, love, love
2 - Hou Hsiao-Hsien : sabre et rasoir
3 - Mountains may depart : Jia Zhang-ke fait son grand film chinois

4 - Dheepan : Audiard et la loi du genre
5 - In Love with Gaspar Noé

In Love with Gaspar Noé

Il se trouve qu’il y en avait deux autres, des maîtres français, dans ce festival de Cannes. Le premier a subi l’humiliation — maintenant que l’on a vu la totalité de la compétition française, on peut le dire, son absence de la compétition était purement scandaleuse — de se retrouver à la Quinzaine des réalisateurs. On parle bien sûr d’Arnaud Desplechin et de son sublime Trois souvenirs de ma jeunesse. Mais le sort réservé à Gaspar Noé et à son fabuleux Love n’est pas moins honteux : présenté comme un objet de scandale, il n’a eu droit qu’à une séance de minuit en fin de festival, autant dire à un moment où les organismes ne sont pas les plus frais pour se taper 2h15 de cinéma intense et psychédélique. L’excitation soulevée par le film est donc vite retombée dans une ambiance de déception générale, et il a fallu attendre le lendemain avec deux séances de rattrapage pour qu’enfin quelques courageux festivaliers osent dire ouvertement qu’il s’agissait sans doute d’un des plus grands films de ce Cannes 2015. Nul besoin de vous dire qu’on en fait partie !

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Le film annonce la couleur dès sa première séquence, mais ce n’est pas exactement la couleur qu’on attendait : allongés sur un lit et filmés en plongée, deux corps nus se masturbent mutuellement jusqu’à l’orgasme du garçon. Le plan est fixe, la lumière est belle mais reste naturelle, la 3D ne cherche pas à en mettre plein les yeux, et de tout cela émane une étonnante douceur. Pornographique ? Oui, si l’on veut, mais sans ce que cette appellation infâmante recouvre de péjoratif.

Si Love est un film sexuel, c’est aussi un film profondément intime et sentimental. Son projet consiste d’ailleurs à lier ensemble les deux, la représentation de l’amour physique étant pour Noé le meilleur moyen d’exprimer les rapports entre les êtres. La relation tumultueuse entre l’Américain Murphy, étudiant dans une école de cinéma, et Electra, qui elle fait les beaux-arts, est donc scandée par les moments qu’ils passent à faire l’amour. Mais c’est une histoire que Murphy se remémore dans un grand moment de doute et de mélancolie : devenu père et en couple avec une autre femme qu’il n’aime pas vraiment, il apprend par un coup de téléphone qu’Electra a disparu, ses proches étant sans nouvelles d’elle depuis plusieurs semaines. S’est-elle suicidée ? A-t-elle choisi de disparaître pour se reconstruire ailleurs ?

Comme il le faisait déjà dans la deuxième partie d’Enter the void, Noé construit Love comme un labyrinthe mental où Murphy remonte le fil de ses souvenirs dans un apparent désordre chronologique, pas très éloigné des expérimentations menées l’an dernier par Bonello dans son Saint Laurent. Labyrinthe mental mais aussi sensoriel et psychédélique dont les racines sont manifestement autobiographiques : avec encore moins de filtres que pour représenter le sexe non simulé à l’écran, Noé se met en jeu à tous les niveaux de son récit. Murphy est son alter-ego, mais lui-même joue dans le film le rôle d’un galériste goujat, et il décore la chambre de son protagoniste de posters illustrant sa propre cinéphilie, donne le prénom d’une de ses anciennes compagnes à la première petite amie du héros, et place même dans un coin du cadre une reproduction du love hotel d’Enter the void. Sans parler du nom donné à l’enfant à naître — Gaspar !

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Il y a chez Noé une foi dans l’image comme seul accès à la vérité des choses que l’on ne trouve que chez les très grands cinéastes d’aujourd’hui — Malick ou Godard par exemple : lorsqu’il filme ses amants remontant les rues de Paris de dos, c’est comme si on redécouvrait cette sensation d’ivresse finissante qui accompagne les nuits blanches où la joie de la fête et le plaisir du sexe transfigurent le quotidien.

À la plénitude de la première partie, où d’une scène de triolisme aux premiers ébats passionnés d’Electra et Murphy, Noé regarde l’histoire d’amour comme un éden lointain et perdu, il répond par une deuxième heure plus âpre, introduite par un flic adepte des boîtes échangistes qui poussent le héros à se lancer dans de nouvelles perspectives sexuelles — clin d’œil, c’est le producteur Vincent Maraval, assez hilarant, qui joue le personnage. Ce qui devait redonner du souffle au couple va en fait creuser un fossé entre eux : plus le sexe sera brutal à l’écran, plus Murphy et Electra s’éloigneront l’un de l’autre.

Enter the void le laissait déjà entrevoir : derrière l’apparente provocation de son cinéma, Gaspar Noé cache un cœur qui bat, une âme de bisounours qui pense que l’amour fou existe et que si le temps détruit tout, laissant beaucoup de remords et de regrets, il préserve l’essentiel : la force vivace du souenir, celui d’une première rencontre comme celui d’un coït particulièrement intense. Dans ce grand film habité, flottant et hypnotique, où l’on circule en apsenateur sous l’effet conjoint de la mise en scène et de la 3D, il n’a jamais été si près de cette confession déchirante : Gaspar Noé nous aime, malgré tous nos défauts.

Il se trouve qu’il y en avait deux autres, des maîtres français, dans ce festival de Cannes. Le premier a subi l’humiliation — maintenant que l’on a vu la totalité de la compétition française, on peut le dire, son absence de la compétition était purement scandaleuse — de se retrouver à la Quinzaine des réalisateurs. On parle bien sûr d’Arnaud Desplechin et de son sublime Trois souvenirs de ma jeunesse. Mais le sort réservé à Gaspar Noé et à son fabuleux Love n’est pas moins honteux : présenté comme un objet de scandale, il n’a eu droit qu’à une séance de minuit en fin de festival, autant dire à un moment où les organismes ne sont pas les plus frais pour se taper 2h15 de cinéma intense et psychédélique. L’excitation soulevée par le film est donc vite retombée dans une ambiance de déception générale, et il a fallu attendre le lendemain avec deux séances de rattrapage pour qu’enfin quelques courageux festivaliers osent dire ouvertement qu’il s’agissait sans doute d’un des plus grands films de ce Cannes 2015. Nul besoin de vous dire qu’on en fait partie !

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Si Love est un film sexuel, c’est aussi un film profondément intime et sentimental. Son projet consiste d’ailleurs à lier ensemble les deux, la représentation de l’amour physique étant pour Noé le meilleur moyen d’exprimer les rapports entre les êtres. La relation tumultueuse entre l’Américain Murphy, étudiant dans une école de cinéma, et Electra, qui elle fait les beaux-arts, est donc scandée par les moments qu’ils passent à faire l’amour. Mais c’est une histoire que Murphy se remémore dans un grand moment de doute et de mélancolie : devenu père et en couple avec une autre femme qu’il n’aime pas vraiment, il apprend par un coup de téléphone qu’Electra a disparu, ses proches étant sans nouvelles d’elle depuis plusieurs semaines. S’est-elle suicidée ? A-t-elle choisi de disparaître pour se reconstruire ailleurs ?

Comme il le faisait déjà dans la deuxième partie d’Enter the void, Noé construit Love comme un labyrinthe mental où Murphy remonte le fil de ses souvenirs dans un apparent désordre chronologique, pas très éloigné des expérimentations menées l’an dernier par Bonello dans son Saint Laurent. Labyrinthe mental mais aussi sensoriel et psychédélique dont les racines sont manifestement autobiographiques : avec encore moins de filtres que pour représenter le sexe non simulé à l’écran, Noé se met en jeu à tous les niveaux de son récit. Murphy est son alter-ego, mais lui-même joue dans le film le rôle d’un galériste goujat, et il décore la chambre de son protagoniste de posters illustrant sa propre cinéphilie, donne le prénom d’une de ses anciennes compagnes à la première petite amie du héros, et place même dans un coin du cadre une reproduction du love hotel d’Enter the void. Sans parler du nom donné à l’enfant à naître — Gaspar !

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ECRANS le Mercredi 20 mai 2015 | par Christophe Chabert


S’il met à nu ses comédiens, c’est d’abord lui-même qui se fout à poil, en grand romantique rêvant d’amour fusionnel, se livrant aussi à une autocritique intime en allant jusqu’à mettre en scène crûment ses limites — sa peur de l’homosexualité ou son incapacité à accepter le désir féminin. D’ailleurs, les hommes jouissent plus que les femmes dans le film, peut-être parce que l’éjaculation est un motif visuel fort, tandis que l’orgasme féminin reste de l’ordre de l’invisible.

Il y a chez Noé une foi dans l’image comme seul accès à la vérité des choses que l’on ne trouve que chez les très grands cinéastes d’aujourd’hui — Malick ou Godard par exemple : lorsqu’il filme ses amants remontant les rues de Paris de dos, c’est comme si on redécouvrait cette sensation d’ivresse finissante qui accompagne les nuits blanches où la joie de la fête et le plaisir du sexe transfigurent le quotidien.

À la plénitude de la première partie, où d’une scène de triolisme aux premiers ébats passionnés d’Electra et Murphy, Noé regarde l’histoire d’amour comme un éden lointain et perdu, il répond par une deuxième heure plus âpre, introduite par un flic adepte des boîtes échangistes qui poussent le héros à se lancer dans de nouvelles perspectives sexuelles — clin d’œil, c’est le producteur Vincent Maraval, assez hilarant, qui joue le personnage. Ce qui devait redonner du souffle au couple va en fait creuser un fossé entre eux : plus le sexe sera brutal à l’écran, plus Murphy et Electra s’éloigneront l’un de l’autre.

Enter the void le laissait déjà entrevoir : derrière l’apparente provocation de son cinéma, Gaspar Noé cache un cœur qui bat, une âme de bisounours qui pense que l’amour fou existe et que si le temps détruit tout, laissant beaucoup de remords et de regrets, il préserve l’essentiel : la force vivace du souenir, celui d’une première rencontre comme celui d’un coït particulièrement intense. Dans ce grand film habité, flottant et hypnotique, où l’on circule en apsenateur sous l’effet conjoint de la mise en scène et de la 3D, il n’a jamais été si près de cette confession déchirante : Gaspar Noé nous aime, malgré tous nos défauts.

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De Claus Drexel (Fr, 1h30) avec Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Jean-Henri Compère

Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. A travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue.

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