"Food Coop" : la coopérative, ça va super-marcher !
ECRANS le Lundi 31 octobre 2016 | par Vincent Raymond
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Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon
Mademoiselle est de ces films qui déploient leur luxuriance opératique dans un mouvement à l’élégance ininterrompue. Si l’idée saugrenue venait de lui associer un végétal, ce ne serait pourtant ni la fougère arborescente balayée par les vents, ni la venimeuse digitale pourpre, mais un simple oignon. Un de ces bulbes lisses à la rotondité douce frôlant la perfection, composé de maintes couches concentriques que la curiosité brûle d’ôter une à une… jusqu’à ce que l’on se retrouve contraint de se rincer l’œil. Une fois encore, Park Chan-wook a bien mené son jeu — en l’occurrence, un jeu de la chatte et de la souris, ou de dupes dupé(e)s. L’histoire débute dans les années 1930 avec l’infiltration d’une jeune Coréenne au service d’une richissime Japonaise vivant recluse chez son oncle. Complice d’un soi-disant comte nippon ayant des vues sur la magot de la seconde, la première est chargée de chanter les louanges du bellâtre pour favoriser l’union. Mais rien, évidemment, ne se déroulera comme prévu…
Depuis qu’il nous a dessillés avec Old Boy (2003) — claque légitime affirmant au monde entier l’importance créative de la production sud-coréenne — Park Chan-wook s’est imposé comme le maître de mécaniques scénaristiques sophistiquées tressant intimement némésis, éros et thanatos. Des structures de polars s’éloignant du cadre conventionnel pour être ensemencées par des éléments insolites leur donnant du soufre : ici, du fétichisme érotico-littéraire sauce Marquis de Sade, mâtiné d’un soupçon de cruauté vicieuse et de créatures monstrueuses.
ECRANS le Lundi 31 octobre 2016 | par Vincent Raymond
Un amalgame propice, et qui tient ses promesses en renversant (à plusieurs reprises) les points de vue. Pas un vulgaire twist ni un simple contrechamp, mais des basculements profonds dans les perspectives. Interrogeant les concepts mêmes de dualité et d’opposition, Park Chan-wook rompt avec les résolutions binaires et opte pour une voie astucieuse où la vérité n’est guère plus intacte que la morale, le dimorphisme sexuel reconsidéré et le vieux conflit entre le Japon et la Corée ravalé au rang de péripétie. S’ouvrant progressivement à l’incertitude, la nuit et aux pulsions, ce conte résonne symétriquement comme un hymne à la splendeur ainsi qu’aux frissons ludiques de l’extase. Faites-vous donc plaisir en le voyant…
Mademoiselle de Park Chan-wook (Corée du Sud, 2h25, int. -12 ans avec avertissement) avec Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Ha Jung-woo…
Mademoiselle est de ces films qui déploient leur luxuriance opératique dans un mouvement à l’élégance ininterrompue. Si l’idée saugrenue venait de lui associer un végétal, ce ne serait pourtant ni la fougère arborescente balayée par les vents, ni la venimeuse digitale pourpre, mais un simple oignon. Un de ces bulbes lisses à la rotondité douce frôlant la perfection, composé de maintes couches concentriques que la curiosité brûle d’ôter une à une… jusqu’à ce que l’on se retrouve contraint de se rincer l’œil. Une fois encore, Park Chan-wook a bien mené son jeu — en l’occurrence, un jeu de la chatte et de la souris, ou de dupes dupé(e)s. L’histoire débute dans les années 1930 avec l’infiltration d’une jeune Coréenne au service d’une richissime Japonaise vivant recluse chez son oncle. Complice d’un soi-disant comte nippon ayant des vues sur la magot de la seconde, la première est chargée de chanter les louanges du bellâtre pour favoriser l’union. Mais rien, évidemment, ne se déroulera comme prévu…
Depuis qu’il nous a dessillés avec Old Boy (2003) — claque légitime affirmant au monde entier l’importance créative de la production sud-coréenne — Park Chan-wook s’est imposé comme le maître de mécaniques scénaristiques sophistiquées tressant intimement némésis, éros et thanatos. Des structures de polars s’éloignant du cadre conventionnel pour être ensemencées par des éléments insolites leur donnant du soufre : ici, du fétichisme érotico-littéraire sauce Marquis de Sade, mâtiné d’un soupçon de cruauté vicieuse et de créatures monstrueuses.
ECRANS le Lundi 31 octobre 2016 | par Vincent Raymond
Un amalgame propice, et qui tient ses promesses en renversant (à plusieurs reprises) les points de vue. Pas un vulgaire twist ni un simple contrechamp, mais des basculements profonds dans les perspectives. Interrogeant les concepts mêmes de dualité et d’opposition, Park Chan-wook rompt avec les résolutions binaires et opte pour une voie astucieuse où la vérité n’est guère plus intacte que la morale, le dimorphisme sexuel reconsidéré et le vieux conflit entre le Japon et la Corée ravalé au rang de péripétie. S’ouvrant progressivement à l’incertitude, la nuit et aux pulsions, ce conte résonne symétriquement comme un hymne à la splendeur ainsi qu’aux frissons ludiques de l’extase. Faites-vous donc plaisir en le voyant…
Mademoiselle de Park Chan-wook (Corée du Sud, 2h25, int. -12 ans avec avertissement) avec Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Ha Jung-woo…
Crédit Photo : © The Jokers / Bac Films
De Park Chan-Wook (Corée du Sud, 2h25) avec Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri...
De Park Chan-Wook (Corée du Sud, 2h25) avec Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri...
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