article partenaire
Quand on arrive en livre !

La mère de toutes les batailles : "La Promesse de l'aube"

La Promesse de l'aube
De Eric Barbier (Fr, 2h11) avec Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg...

de Éric Barbier (Fr, 2h10) avec Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon…

Mexique, fin des années 1950. S’isolant de la fièvre de la Fête des morts, le diplomate et écrivain Romain Gary entreprend la quarantaine révolue de raconter dans un livre ce qui l’a conduit à mener toutes ses vies : une promesse faite à la femme de sa vie, sa mère…

à lire aussi : Pierre Niney : « apparement, je ne joue que des menteurs… »

Le roman de Romain Gary se prête merveilleusement à l’adaptation (donc aux nécessaires trahisons) dans la mesure où l’auteur était le premier à enjoliver des faits trop plats afin de gagner en efficacité romanesque — il pratiquait le “mentir-vrai” d’Aragon à un niveau d’expert. Ce préalable étant connu, on peut considérer qu’une transposition prenant quelques libertés avec le texte-source à des fins narratives ou esthétiques fait preuve de la plus respectueuse des fidélités à l’égard de l’esprit du romancier. Telle cette version signée Éric Barbier, d’une ressemblante dissemblance.

Le cinéaste y déploie ses qualités que sont l’ambition et la sincérité, indispensables atouts pour marier l’épique, le picaresque, l’académisme et le cocasse autour de cette drôle de fresque où la mère devient un personnage sous la plume d’un fils qu’elle a auparavant conditionné, modelé comme on sculpte son grand œuvre, dans une symbiotique relation de réciprocité.

Il fallait trouver à l’image cet accord fusionnel entre Nina et Romain, donc créer un duo crédible. Si Pierre Niney devient coutumier des évocations biographiques, avouons tout net qu’on imaginait mal Charlotte Gainsbourg l’éthérée dans la peau de la volontariste Nina. Elle a pourtant su forcer sa voix, sa silhouette (et sa nature ?), pour en faire cette “force qui va”, monstre d’amour exclusif grâce à qui — ou à cause de qui — Gary est devenu Gary. Un homme en quête d’intégration, d’honneurs, de respectabilité, aspirant à la norme et cependant dévoré par l’intranquillité. Par son classicisme parfois heurté de sauvagerie, ce film en est un joli reflet.

à lire aussi

derniers articles publiés sur le Petit Bulletin dans la rubrique Musiques...

Mardi 31 octobre 2023 Le festival Lumière vient de refermer ses lourds rideaux, les vacances de la Toussaint lui ont succédé… Mais ce n’est pas pour autant que les équipes de (...)
Mardi 31 octobre 2023 Si le tourisme en pays caladois tend à augmenter à l’approche du troisième jeudi de novembre, il ne faudrait pas réduire le secteur à sa culture du pampre : depuis bientôt trois décennies, Villefranche célèbre aussi en beauté le cinéma francophone....
Mardi 5 septembre 2023 C’est littéralement un boulevard qui s’offre au cinéma hexagonal en cette rentrée. Stimulé par un été idyllique dans les salles, renforcé par les très bons débuts de la Palme d’Or Anatomie d’une chute et sans doute favorisé par la grève affectant...
Mardi 29 août 2023 Et voilà quatre films qui sortent cette semaine parmi une quinzaine : N° 10, La Beauté du geste, Alam puis Banel & Adama. Suivez le guide !
Lundi 5 septembre 2022 Bien qu’il atteigne cette année l’âge de raison avec sa 7e édition, le Festival du film jeune de Lyon demeure fidèle à sa mission en programmant l’émergence des (...)
Mercredi 17 août 2022 Et si Forrest Gump portait un turban et dégustait des golgappas plutôt que des chocolats ? L’idée est audacieuse mais aurait mérité que le réalisateur indien de Laal Singh Chaddha se l’approprie davantage. Si l’intrigue réserve forcement peu de...
Mercredi 11 mai 2022 Alors que son film posthume Plus que jamais réalisé par Emily Atef sera présenté dans la section Un certain regard du 75e festival de Cannes, l’Aquarium (...)
Vendredi 13 mai 2022 Fruit du travail de bénédictin d’un homme seul durant sept années,  Junk Head décrit en stop-motion un futur post-apocalyptique où l’humanité aurait atteint l’immortalité mais perdu le sens (et l’essence) de la vie. Un conte de science-fiction avec...
Mardi 26 avril 2022 Les organisateurs d’On vous ment ont de le sens de l’humour (ou de l’à propos) puisqu’ils ont calé la septième édition de leur festival pile entre la présidentielle et les législatives. Une manière de nous rappeler qu’il ne faut pas tout...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X