Femme de lettres au bord de la crise de nerfs : "Los Adioses"

Biopic / de Natalia Beristain Egurrola (Mex, 1h26) avec Karina Gidi, Daniel Giménez Cacho, Ari Albarrán…

Quelques fragments du parcours de Rosario Castellanos (1925-1974) : ses premiers pas d’étudiante, sa reconnaissance comme poétesse, autrice, intellectuelle féministe et universitaire ; les tumultes de son couple avec Ricardo Guerra, partenaire frustré par le talent de sa compagne…

C’est à une figure majeure des lettres mexicaine et de l’affirmation de droits des femmes que Natalia Beristain rend ici hommage à travers ce film-patchwork, brassant les époques, au risque de chahuter la stricte chronologie. Icône célébrée pour ses prises de parole et ses écrits, Castellanos eut à lutter au quotidien contre la jalousie dévorante de celui qui eût dû être son principal allié — c’est un peu comme si Sartre, furieux de voir Simone de Beauvoir taper plus vite que lui à la machine et rafler le Goncourt avait tenté de la boucler dans la cuisine, exigeant qu’elle se consacre exclusivement à la confiture de mandarines.

Désir d’indépendance, machisme sournois… Ce match tristement connu et peu équilibré est ici arbitré par de nombreuses étreintes apportant un glamour pas forcément nécessaire — les flatteuses scènes d’amour des biopics sont toujours à un souffle du révisionnisme esthétique. Édifiant pour qui ne connaît pas Castellanos, le film semble toutefois piégé entre un désir d’originalité formelle refréné et le besoin de célébrer solennellement son modèle. Cette valse-hésitation l’empêche de sortir du lot.

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Dimanche 19 décembre 2010 Découverte tardive, vingt ans après sa réalisation, d’un film surprenant du Mexicain Nicolas Echevarria, "Cabeza de vaca", qui met en scène comme un trip éthnologique la découverte de la Floride au XVIe siècle. CC
Mercredi 19 mars 2008 Une nouvelle révélation venue du Mexique : pour son premier film, Rodrigo Pla démontre une réelle maîtrise visuelle servant un propos dérangeant et nécessaire sur le repli sécuritaire et la mort de la démocratie. Christophe Chabert

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X