Mardi 23 janvier 2024 De tous les festivals de courts ayant lieu dans la métropole, Un poing c’est court à Vaulx-en-Velin a toujours eu un statut à part : c’est un festival engagé, (...)
Drame / De Lila Avilés (Mex, 1h42) avec Gabriela Cartol, Teresa Sánchez…
Femme de chambre affectée au 21e étage d’un hôtel de luxe de Mexico, Eve travaille avec application dans l’espoir d’atteindre le Graal, le 42e étage qu’on lui promet. Réservée, elle force sa nature pour aller vers les autres. Mais les amis ne sont pas là où l'on pourrait le croire…
Comme une apostille contemporaine à Roma, La Camarista s’attache à passer au premier plan une personne ordinairement invisibilisée car ayant pour métier le service et la discrétion, d’origine amérindienne de surcroît, tirant le diable par la queue et vraisemblablement mère célibataire. Mais ce portrait d’une “petite main“ transparente pour ceux à qui elle est indispensable est surtout le révélateur du caractère et de l’ingratitude de ces nantis : des “heureux du monde“ dont l’égoïsme capricieux contraint les oubliés de la terre à s’entre-déchirer les miettes de leurs banquets. L’hôtel côté coulisses, avec ses castes et ses complots, constitue une jolie métaphore de notre société — même si elle a de quoi rendre pessimisme sur la sincérité des rapports humains : comment, après cela, avoir encore foi en l’Autre ; comment ne pas rêver du Grand Soir ? S’achevant sur une note de rébellion douce aux allures d’émancipation personnelle, ce film qui s’en tient à un minimalisme objectif a la résonance d’une leçon de philo amère appliquée in vivo.
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