Rio Bravo, comme son nom l'indique

Quarante ans tout juste après la disparition du “Duke“ John Wayne, il n’est que temps de le voir dans l’un de ses plus grands rôles. Certes, le bonhomme dans le civil (et surtout le politique) n’avait pas grand chose d’attachant, notamment en ce qui concerne ses affinités ultra conservatrices, mais l’acteur demeure au-delà de ses tics une parfaite incarnation de l’Amérique telle qu’elle s’idéalisait : dans une forme de grandeur conquérante et ne rechignant pas à l’héroïsme sacrificiel au nom de la liberté. Même s’il devra son Oscar à Hathaway, Wayne ne fut jamais mieux dirigé que par Ford et Hawks — évitons au passage d’ouvrir l’insoluble querelle visant à départager les deux maîtres du western —, ce même Hawks qui, avec Rio Bravo (1959), réalise un absolu du genre.

Loin de la conquête de grands espaces rudes et hostiles, Rio Bravo se cantonne quasiment à un huis clos dans une petite bourgade (et sa prison) ; quant à la sauvagerie et la couardise, elles émanent d’outlaws et de villageois : les Amérindiens ne sont plus, ici, les sempiternels boucs émissaires. Campant un shérif inflexible, Wayne est secondé par des bras cassés (un pochard, un vieillard, un godelureau) qui vont par leur courage retrouver leur dignité. Parce qu’il a tout du récit initiatique, voire du conte philosophique, ce western aussi épuré qu’un drame japonais est devenu la matrice d’une somme de films débordant largement les frontières de l’Ouest — même si Hawks lui-même remis le scénario sur le métier par deux fois dans El Dorado et Rio Lobo. Un pur classique.

Rio Bravo
À l’UGC Confluence
et l’UGC Astoria le jeudi 20 juin à 19h20

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