Danny Boon : « on va chercher l'émotion dans la sincérité »

La reine des neiges 2
De Jennifer Lee, Chris Buck (EU, 1h44) avec Charlotte Hervieux, Emmylou Homs, Dany Boon

La Reine des Neiges 2 / À nouveau interprète d’Olaf, le bonhomme de neige enfantin et généreux, Danny Boon a tiré le gros lot puisque son personnage est le plus réussi et doté de la plus jolie chanson. Propos recueillis lors de la rencontre parisienne avec l'équipe du film.

Comment vous êtes-vous préparé pour le film ? Avez-vous écouté la voix originale ?
Danny Boon
: J’ai revu le premier parce que j’avais peur d’avoir mué (sourire). Le plus difficile, c’était de chanter à travers le personnage d’Olaf, même si j’adore chanter. J’ai eu la chanson quinze jours avant l’enregistrement, je l’ai écoutée, travaillée pour être à l’aise avec une coach formidable, Claude Lombard. C’était important de s’approprier la chanson. Et jubilatoire de voir le public de l’avant-première réagir, rire et être ému. J’ai même des proches qui ont passé la quarantaine qui ont pleuré.

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Est-ce que le merveilleux de ces films vous influence dans votre propre travail d’auteur ?
On se nourrit de ses expériences successives et des belles rencontres que l’on peut faire. Les enfants dans la rue me demandent souvent de faire la voix d’Olaf — ensuite, ils me demandent où est Alice Pol et si j’ai vraiment détruit le château de Vaux-le-Vicomte dans Raid Dingue ! Le point commun, c’est que dans mes films et ce que j’écris, je me pose la question du rire des enfants. Sans y réfléchir, j’essaie à chaque fois que le comique ne soit pas que dans le verbe et le texte, mais qu’il y ait des gags visuels, du slapstick.

Le mouvement d’Olaf influe-t-il votre interprétation dans la recherche de bruitages, d’onomatopées ?
Quand je joue, je me vois en Olaf — enfin, je ne me vois pas : je suis Olaf. J’ai revu La Reine des Neiges parce que mon inquiétude était de retrouver le même timbre, le même phrasé. Mais ça vient naturellement : il y a toujours un moment où l’on est dans le juste, dans le personnage. Pour la séquence où je résume le premier épisode — un morceau de bravoure — j’étais très excité à l’idée de le réussir d’une traite ; d’avoir la même énergie, la spontanéité et la drôlerie du truc, parce que les ruptures comiques y sont très fortes. J’aime ça aussi dans mes spectacles et mes films.

Olaf apporte de la légèreté au film. Est-ce que votre vécu d’humoriste a influencé le doublage ?
Pas directement ; peut-être plus dans le ton, le rythme. On cherche parfois des petits mots, on prend des libertés avec Boualem Lamhene [le Directeur Exécutif Créatif en charge des voix chez Disney, NdlR]. Si un mot correspond pile au lipdub, on le change. Je pense notamment à l’esprit du vent qu’on a appelé courant d’air, alors qu’il s’appelait tornadette. Je n'aimais pas tornadette, je trouvais courant d’air plus mignon. Je l’ai fait parce qu’il y a la possibilité de proposer : le film est tellement fort que j’ai envie que ce soit le mieux possible. De la même manière, je veux sans cesse refaire de nouvelles prises, pour pouvoir proposer encore d’autres choses. Pour pouvoir m’amuser, aussi.

Comment joue-t-on un personnage qui, à un moment, se désagrège ? Est-ce qu’il y a une incidence sur la modulation du timbre de sa voix ?
Devenir floconneux, j’avais pas bossé ça au Cours Simon (sourire), mais après, c’est dans l’émotion. D’un seul coup, le personnage est très fragile. Très souvent, on va chercher l’émotion dans la sincérité : si on en rajoute, ça devient redondant. Et en surjouant, on perd l’émotion. Il fallait être dans l’idée la plus simple possible pour cette scène à la fois très émouvante et jubilatoire à interpréter. Et puis, à un moment donné, il y a la prise magique qui fait qu’on est à la fois dans le personnage et dans la vérité du drame qui se déroule.

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