A la Vermeille

Patrice Vermeille

URDLA

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

L’URDLA nous propose de découvrir l’œuvre méconnue de Patrice Vermeille. Une exposition placée sous le signe du visage et du jeu des formes, condensant abstraction et figuration. Jean-Emmanuel Denave

S’émerveiller devant des images, par exemple des stéréogrammes, ces travaux qui donnent l'illusion de la troisième dimension : ce signifiant est "contenu" dans le nom même de Patrice Vermeille et enfoui parmi ses meilleurs souvenirs d’enfant. «La recherche de l’émotion née de l’étrangeté du face-à-face avec un monde à l’arrêt occupe Patrice Vermeille : l’enchantement et la surprise du théâtre des illusions motivent les fondements d’une œuvre singulière» écrit Cyrille Noirjean, directeur de l'URLDA, au sujet de l'exposition que lui consacre son institution.

Celle-ci présente des œuvres récentes de l’artiste (né en 1937 à Nancy et vivant actuellement à Montpellier) : des estampes, des dessins, des peintures et des stéréogrammes qui ont en commun de naître lentement, au regard de nombreuses images de presse ou d’œuvres d’art. Vermeille cite notamment un fascinant autoportrait à l’eau forte de Van Dyck ou les dessins de Victor Hugo, Odilon Redon, Roberto Matta et Matisse : «certaines d’entre elles finissent par m’obséder. Pendant longtemps je n’ai pas osé aborder le visage humain, je voulais qu’il conserve son ambiguïté et qu’il se dissolve quand on le regarde. Ce n’est que récemment que j’ai pu affronter cet élément le plus permanent de l’expression humaine».

Ligne de synthèse

Ce visage prend à l’URDLA aussi bien la forme d'un face-à-face de masses sombres, que celle d'une épure à la pointe sèche, d'une anthropométrie ressemblant à un Christ de Rouault ou d’une grille aliénante dont les torsions et tensions plastiques résonnent avec certains portraits de Francis Bacon. Si Vermeille peut s’inspirer de l’art le plus classique, il utilise aussi, depuis 1989, des logiciels de dessin vectoriel pour expérimenter des formes, préparer des gravures, fondre et refondre des figures. Graphiste publicitaire à l’origine, puis un peu rapidement classé parmi les post-surréalistes, il préfère se définir comme un artiste cherchant la greffe, l’unification, la synthèse : «La ligne est pour moi une manière d’effectuer des synthèses et je refuse l’opposition manichéenne entre l’abstraction et la figuration».

Il s’agit donc pour lui, à partir des chemins et des bifurcations de la ligne et du trait, de reconstruire symboliquement un monde à partir du chaos. «Humaniste», son oeuvre multiplie ainsi les «face-à-face», les «anthropométries», les «profils» et les «stèles» afin de montrer la survivance du visage, concomitante avec son effondrement.

Patrice Vermeille
A l’URDLA, jusqu’au vendredi 17 mai

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