Mardi 3 avril 2018 Déjà quinze ans que la première pierre du vaste chantier Confluence a été déposée. Les Archives Municipales de Lyon et la SPL Lyon Confluence consacrent, à partir du 18 avril jusqu’au 20 octobre une exposition sur la transformation du...
Commerce, intérieur
Par Nadja Pobel
Publié Mardi 11 novembre 2014 - 2047 lectures
Philippe Schuller
Archives municipales de Lyon
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
En exposant ses clichés en noir et blanc pris entre 1983 et 1985, Philippe Schuller aurait pu livrer une exposition croulant sous le poids de la nostalgie, tant la société de consommation a muté depuis. Les attitudes roublardes et regards pétillants qu'il a capturés dans ces photos qui semblent parfois préhistoriques le préservent de ce travers. Leurs sujets sont les commerçants de Lyon auxquels Schuller, qui a débuté gamin à la MJC des Etats-Unis, dans le 8e, s'intéresse au moment où il commence à se professionnaliser. Chacun d’eux pose dans sa boutique, entouré d’une myriade d’objets et de denrées, ou, à l’inverse, avec si peu de chose que cela en est tout aussi étonnant (telle cette droguerie rue Mourguet). Les images racontent une époque où les commerces n’étaient pas des succursales de chaînes internationales, mais appartenaient à des particuliers qui parfois se les transmettaient de génération en génération ; ils étaient chapelier, chausseur, et même, avant l’heure, épicier bio, comme cette dame rue Franklin, qui préconise : «buvez sain, buvez du jus de fruit».
C’est aussi une histoire de Lyon qui se dessine dans ce parcours, avec le Péristyle de l’Opéra, pas encore recouvert de son toit par Jean Nouvel et qui abritait alors une librairie, ou la friterie Marti de la Guillotière. Ce sont toutefois des visage qui restent en mémoire. En particulier celui de cet émouvant monsieur tout ratatiné, qui tient un magasin de sous-vêtements féminins et expose en vitrine des culottes taille 46 très sexy, et celui de cette taxidermiste impeccablement brushée posant avec ses improbables bestioles hérissées et empaillées.
Nadja Pobel
Philippe Schuller
Aux Archives municipales jusqu’au 20 décembre