Des femmes initiatrices d'un monde nouveau

Guerrilla & Girls

Centre d'Arts de Saint-Fons

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Art Rebelle / Loin de nous, à Cuba, Lima ou Bogota, des femmes ne cessent de faire des pas vers une société plus juste. Et pour cela, Núria Güell, Nadias Granados, Ana Mendieta, Tania Bruguera et Daniela Ortiz rapprochent l'art de problématiques concrètes (politiques, sociales) avec des œuvres, actes ou performances qui interrogent le rôle de l'artiste femme dans la société civile.

L'engagement comme œuvre d'art

Toutes se mettent d'une façon particulière en danger, à l'instar de Núria Güell, artiste espagnole qui questionne les limites et l'éthique même de son engagement par l'organisation d'un concours de lettres d'amour à Cuba, où le gagnant, choisi par un jury composé de prostituées, se verra octroyer le droit de se marier et par extension obtenir la nationalité espagnole. Ainsi, elle inverse subtilement le rapport de domination de l'homme sur la femme, tout en perpétuant l'hégémonie européenne sur les pays du Sud, comme le dénonce la Péruvienne Daniela Ortiz dans un abécédaire aux images d'Épinal retraçant l'histoire colonialiste et raciste de l'Europe.

Au-delà du sujet de l'engagement de l'artiste, il s'agit d'interpeller sur le sens et la forme même d'une œuvre. En quoi l'acte de Núria Güell est-il relatif à l'art ? Idem pour Tania Bruguera, performeuse cubaine à l'initiative d'un mouvement international promouvant l'action positive des migrants dans l'avancée de la société (Immigrant Movement).

Usage des stéréotypes qui entourent la féminité

L'engagement passe aussi par le corps avec le personnage de Nadia Granados, La Fulminante (La Foudroyante). Provocateur, fardé des nombreux clichés de la prostituée, elle porte un casque de réalité virtuelle sur lequel sont diffusés des messages qui dénoncent la corruption, l'hypersexualisation du corps féminin ou encore la manipulation médiatique. Cette performance rend l'artiste vulnérable, en contact direct avec ce qu'elle dénonce : la femme comme propriété de l'homme et l'esclave de son désir.

Anna Mendieta, dans sa performance photographiée en 1972 (Facial Hair Transplant), s'altère physiquement en dehors des normes de la beauté féminine en se collant de véritables poils de barbe sur le visage. De cette façon, elle interroge la féminité et les attributs stéréotypés liés au genre.

Toutes sont nées, exilées ou ont travaillé en Amérique latine. En nous interpellant, elles dénoncent une réalité, certes éloignée de nous, mais qui est aussi la nôtre : la migration, le sexisme, le racisme... Dans cet hommage au collectif d'artistes Guerrilla Girls - le CAP vient d'acquérir l'une de ses plus célèbres et dénonciatrices oeuvres Do women have to be naked to get into the Met. Museum (1989) -, cette exposition nous donne à voir un souffle, une provocation, une espérance.

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