Ten years of tears /
Chemikal Underground/PIAS
On le savait depuis quelques mois, mais cet album officialise la funeste nouvelle : Arab Strap est mort ! Après «dix ans de larmes» (en fait, c'est plutôt dix ans de plans cul glauques, d'histoires d'amour avortées, de lendemains de bitures, si on suit les textes à la lettre...), les Écossais Aidan Moffat et Malcolm Middleton raccrochent les gants et terminent élégamment leur aventure musicale par une compilation d'adieu qui n'est ni un best of, ni une collection d'inédits, mais les deux en même temps. Bonne pioche de ce généreux album final : leur premier tube, The First Big Week-end, et surtout son texte dans le livret, preuve qu'on peut faire une chanson géniale en griffonnant à l'arrache ses souvenirs de bringue du week-end et en les racontant avec trois accords de guitare et une boîte à rythme basique ; un remix du mendelsonien (Afternoon) Soaps par les regrettés Bis ; trois inédits mieux que les autres (I saw you, Rocket take your turn, Where we've left our love) ; enfin, une reprise formidable du Heartache de Bonnie Tyler, que les pervers pourront comparer avec celle du ringard Rod Stewart qui sort ces jours-ci. Et après ? Middleton a déjà sorti un chef-d'œuvre solo (Into the woods) ; Moffat peine à convaincre avec ses morceaux électro lounge... En attendant, pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, conseillons l'écoute des trois albums majeurs d'Arab Strap : Philophobia (versant déprime), The Red Thread (versant lyrique) et The Last Romance (versant lueur d'espoir dans les ténèbres).CC
