The Brave and The Bold
Domino/Pias
Claviers 70's à mort et guitares héroïques, avec une intro et un finale gigantesques, Thunder road est le sommet jouissif d'un disque qui compte bon nombre de moments de bravoure. Toute en émotion retenue et en tensions lascives, la relecture de ce standard de Springsteen par le prince de la country indé et les seigneurs du post-rock est un modèle du genre. Tout comme The Brave and The Bold est un modèle d'album de reprises. Hétéroclite mais cohérent, exemplaire mais pas appliqué. Will Oldham et ses camarades de jeu ont en effet le profil de l'élève naturellement brillant mais foutraque, ce qui éloigne le disque de toute tentative de démonstration érudite pénible et lui confère une vraie légèreté. Ça se vérifie d'entrée de jeu avec le joyeux bordel de Cravo é canela (en Portugais dans le texte) ou un peu plus loin sur la poignante version de Pancho, ballade naïve de cow-boys copains (thème porteur en ce moment), tirées d'un western des années 50. Sur ce titre, comme sur l'ensemble du disque, aucun débordement instrumental de la part des aventuriers soniques de Chicago. Une simple partition de backing band, sobre, efficace, humblement au service des chansons. Un backing band de luxe pour une voix élue, une sorte de rêve éveillé. EA
