Rock en scène

Festival / La 2e édition, plus longue et plus riche, de l’excellent festival Just Rock ? débute le 5 novembre. Pour ouvrir ce long bal : la folkeuse tristoune Emily Jane White et un jeune excité nommé Sliimy. Stéphane Duchêne

L’an dernier le festival rock lyonnais Just Rock ? essuyait joliment ses propres plâtres avec une affiche copieuse qui en a immédiatement fait notre ami. Cette année, édition de la maturité oblige, Just Rock ? prend ses aises pour s’étaler non plus sur trois jours mais sur une bonne partie du moins de novembre, entre Sirius, CCO, Épicerie Moderne et Kao. Se permettant au passage de monter le niveau de la programmation d’un très notable cran à coups d’Herman Düne, Foals, Alister, A Place to Bury Strangers, Tahiti 80, Thee Silver Mt. Zion, Friendly Fires, The Delano Orchestra, etc. On reparlera de tous ces gens chacun leur tour… En guise d’ouverture des festivités, le festival fait valoir son culot en programmant Emily Jane White, son débit d’égérie mormone immaculée et son gros manteau sombre de chansons tristes (le bien nommé album Dark Undercoat). Déprimant ? À souhait. Mais gardons à l’esprit qu’une folkeuse armée d’une guitare et d’un timbre bercé trop près d’un mur d’illusions, reste sans aucun doute la meilleure raison au monde de se laisser gagner par la dépression. Ou par l’amour. Ou même par les deux, c’est l’automne.

Le groove au corps
Ce qu’on retrouve chez Emily Jane White, l’une des dernières découvertes du décidément très en forme label bordelais Talitres (à qui l’on doit la résurrection française de Swell), c’est ce qui ébranlait jadis quand Catpower se mettait à grincer et ne minaudait pas encore. Ou ce qu’on aurait trouvé chez une PJ Harvey à qui on aurait coupé l’électricité et les couilles. À savoir, une sorte de grâce écorchée aux accents très graves, livrée sans apprêts superflus et surtout sans calcul. Audace de la programmation justrockéenne, la Dame en White sera accompagnée le même soir de son contraire à peu près absolu : un prometteur élu local nommé Sliimy. Imaginez que votre petit frère de 20 ans qui en fait 15 ressemble vaguement à Laurent Voulzy et chante comme un mix de Kate Nash et Marc Bolan (c’est mieux que l’inverse, tout le monde vous le dira) tout en se tortillant comme Mika looké par MGMT, voilà à peu près dressé le portrait de Sliimy. Ce folkeux-popeux-soulard-rnbiste est, on l’aura compris, beaucoup plus porté sur la déconne qu’Emily Jane (il avoue aimer les Weetabix, ce qui n’est pas très sérieux). Plus grave comme le prouvent ses reprises (Lily Allen, Britney) et compositions pleines aux as, le garçon est également atteint d’un sale virus : il a le groove chevillé à son corps frêle et le refile à tout le monde. Festival Just Rock ?

Emily Jane White + Sliimy
Au Sirius, mercredi 5 novembre

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