Claks des doigts

Club / Et si le Claks faisait le pont entre clubbing électro et défoulement pop-rock ? Et si pour entrer dans ce nouveau club, le prix d'entrée se limitait à un sourire ? Et si on dansait tout simplement ? Antoine Allegre

Il aura fallu le temps pour que les murs de l'ancien studio de cinéma reconverti en boîte de nuit, rue de Cronstadt, se mettent à vibrer. Petit rappel des faits. Il y a cinq ans, cet imposant édifice d'une superficie de 500m2 était présenté comme une alternative au clubbing lyonnais, enchaînant les concepts, les identités et les envies d'ailleurs. Originellement appelé le Studio 1, le lieu a multiplié les avatars nocturnes. Les trentenaires cadres encravatés ont pu y boire des coups en sortant du boulot jusqu'à 22h - l'afterworking. Les blondes ont pu suivre des cours de danse en ligne, à mi-chemin entre la chorégraphie et l'aérobic. Les gens cools en baggy ont pu se frotter au clubbing hip-hop avant que cela devienne furieusement hype. Après toutes ces tentatives honorables, le Studio 1 a fini par muter, en 2005. Il devient le Life Can Wait, lieu définitivement atypique capable d'organiser des dîners d'entreprise prout-prout et des soirées techno boum-boum. Autant dire que l'imposant club (la jauge avoisine les 1100 personnes) a peiné pour se trouver une identité définitive. On tient quelque chose. Dans les tuyaux depuis une année, un projet intitulé Claks compte bien renverser la vapeur et faire de l'endroit une place évidente de la nuit lyonnaise - au même titre que la Plateforme sous la houlette de Nuits sonores et du Transclub. Les patrons des murs, Pierre Chambon et Thierry Lahon, embauche derechef un nouveau directeur artistique en la personne d'Arnaud Benhamou-Lazare, jeune gars de 32 ans rompu à l'exercice de l'événementiel et féru de rock à mèche. Le Claks sort de terre. Et c'est tant mieux.

Pas de drogue, pas de bruit

L'objectif d’Arnaud Benhamou-Lazare est clair : "on peut réussir le mélange rock et électro. De l’électro qui turbine mais avec le rock comme cheval de Troie". On ne se refait pas. L'entreprise est louable. Les concepts fusent. Mais la politique du nouveau lieu ne changera pas d'orbite : le Claks a pour vocation de devenir une sorte de grand mezze joyeux, qui justifie le live rock et cautionne le happening quand il est fait avec le sourire "les jeunes amusent les jeunes. Faut que ça reste enfantin", assure Arnaud. Au programme, trois lives rock par semaine mêlant têtes d'affiche et formations à peine sorties de l'œuf et trois Dj’s résidents aux platines qui abattent les disques. Le terrain de jeu est optimum. Outre la très belle jauge, l'endroit dispose de deux espaces - une grande salle pour le live avec une scène en verre surélevée du meilleur effet et une "petite" salle adjacente (200 personnes) dédiée au clubbing, au happening et au fooding. L'entrée au Claks est gratuite. Il suffit de payer son coup (le demi coûte 4 euros, la bouteille de champagne premier prix 45), d'afficher un franc sourire ou bien de s'afficher avec un déguisement. À l'intérieur, la règle est simple, selon Benhamou-Lazare : "pas de drogue, pas de bruit". Quid ? La drogue est mauvaise pour la santé, la chose est entendue. Pas de nuisance et des bourdonnements dans l'oreille à l'horizon, le système de son (limité à 92 décibels pour la grande salle et 97 pour le club) est impeccable. Ce qui est Claks
Pas besoin d’avoir foulé pendant des longues années les bancs de la fac de psychologie pour dire que le terreau sociologique lyonnais est amplement propice à l’émergence du Claks. Ce lieu est définitivement une salutaire initiative qui prend le parti de rompre avec des soirées trop homogènes et de brasser gaiement la populace (poppy, fluo, quadra, homo…).

Le Claks
3, rue de Cronstadt, Lyon 7e (04 72 80 85 00)

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