Le château (rouge) ambulant

Musique / Flambée hystérique du pétrole en été, crise financière à l’automne, cette année, l’industrie automobile aura coulé une sacrée bielle et les concessionnaires ont un peu le moral dans la boîte à gants. Si l’on ajoute à cela la mort de Ron Asheton, moteur à explosion des Stooges et icône de Motor City (Detroit, le… Sochaux américain), le rock du garage (ou garage rock) aurait de bonnes raisons d’avoir des ratés. C’est sans compter sur Red Castle Addiction, groupe poussé entre Annemasse et Lyon, patrie d’autres illustres «garagistes», les Purple Lords. Leur premier album autoproduit mais abouti se pilote pied au plancher, légèrement soul, et le macadam tapissé d’huile. Car, règle d’or du garage, ces anciens lauréats Dandelyon aux sobriquets de Pieds Nickelés (Bono, Dim, Lulu, Mik) savent composer des morceaux réjouissants et costauds à la fois : pop songs à boire (du Jack Daniel’s coupé à la quinine) troussées comme des jeunes filles et tenaces comme des bull-riders (il est question de chevaucher un bison indou). Mieux : ils savent les jouer, ces chansons, une pointe de morgue au bec et un éclat d’ironie dans l’œil. Ça gueule, ça riffe, ça rigole et ça rippe. Ça file vers le Detroit poisseux du MC5 (Joshua Song) en survirant façon Nascar direction le New-York mode des Strokes (Desperado Turtle) et le Tennessee crasseux des Kings of Leon (Glory Train). Ça tient même la longueur (apothéose névrotique de Sergio, en fin d’album), ce qui, dans ce genre d’exercice de sprint, est suffisamment rare pour être souligné. Stéphane DuchêneRed Castle Addiction
Au Sirius, mardi 20 janvier
«Even If Andy Could Ride An Indu Buffalo» (Autoproduit)

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