"Je n'ai pas envie de faire la morale"

Entretien / Libre Penseur rappe sur ce que lui chante depuis 2000 et sera à l'affiche de l'Original 2009 pour la performance théâtrale "Ça c'est Hip Hop". Propos recueillis par Antoine Allègre

Petit Bulletin : L'Original festival semble vous donner une grande chance cette année ?
Libre Penseur : Je me sens intégré à ce festival qui m'a permis de faire les premières parties d'EPMD et de Method Man. J'avais 20 ans à l'époque quand j'ai fait ces concerts avec mon groupe Zéro Pointé. Par la suite, j'ai perdu confiance à cause d'un public pas prêt à comprendre mon univers. Pendant six mois, de janvier à juin 2007, je me suis mis au slam. J'ai écrit ma définition du slam, sans me calquer sur un mouvement que je ne connaissais pas. J’ai dû faire une cinquantaine de scènes. J'avais peur de faire face au public et l'audience slam a été facile à convaincre, ça m'a remis en confiance et j'ai sorti mon maxi numérique Libre Jazzeur.Dans l'oreille du grand public, la frontière entre rap et slam semble parfois tenue.
C'est de la faute d'Abd Al Malik (rires jaunes). Mais c’est vrai, le slam m'a aidé. Ça m'a permis de théâtraliser mon rap. L'an dernier, j'ai découvert le groupe Digikid84 qui fait du hip hop électro ni trop hype ni trop street. Un peu comme moi. On a commencé à travailler ensemble. C'est ainsi qu'est né mon maxi Electron Libre en juin 2008.Ça vous paraît logique d'intégrer une ramification théâtrale dans le mouvement hip hop ?
Dès lors qu'on construit une histoire, un message et que l'on arrive ainsi à se créer un personnage, le théâtre fait partie intégrante du hip hop. Mon personnage - Libre Penseur - est en pleine évolution. Ni bobo, ni ghetto. Je n'ai pas envie de faire la morale, comme Médine ou Kéry James. J'en ai rien à foutre. J'ai envie d'être libre.

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