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Assaut sonore

Festival / Nuits Sonores septième. Avant le clap d'annonce, il est de bon ton de jeter un œil sur une partie de l’imposant casting. Et il a l’accent british. Antoine Allegre

«No offense» mais, niveau musique et culture club, les Anglais ont dix ans d'avance sur les Français. Dj Flore en connaît un rayon, elle qui, se produit assez régulièrement à Londres : "la démocratisation des radios pirates en Angleterre a permis l'émergence de la scène club. Les gens ont pu mettre un nom sur ce qu'ils écoutaient le soir en club. Du coup, leur scène club est très développée et la concurrence devient rude". Cela incite à l'excellence. Selon elle, le facteur n'est pas uniquement radiophonique, il est aussi sociologique : "la diversité de la musique anglaise montre l'intégration de ses populations immigrées. En France, à une époque, nous n’avions que Khaled… On commence depuis quelques années à un peu mieux comprendre ce genre de préceptes", ajoute-t-elle. La nouvelle musique anglaise est un melting-pot entre downtown chic, inner city crapuleuse, raves embourbées, scène mainstream parfois réjouissante et radios pirates hystériques. Et le festival Nuits Sonores parvient, le temps de cette septième édition, à offrir un joli panorama du paysage musical anglais grâce à une «Carte Blanche» bien sentie et déployée tout au long du festival. Coup de projecteur sur une poignée d'artistes qui font le déplacement cette année. Neuf identités bien distinctes qui résument une bonne partie des transversalités de nos amis les Anglais. Car, oui, les Anglais sont nos amis. Vous en doutez encore ? En termes de house, techno, rap, rock et électro tropical, ils ont même des leçons à nous donner. Magma sonique
Parmi eux, Dizzee Rascal. Assurément l’un des artistes les plus excitants de la musique anglo-saxonne et le meilleur rappeur made in U.K. (ex-æquo avec Roots Manuva), Dizzee Rascal a soufflé dans les bronches d’une scène rap ampoulée et marquée par la suprématie des Américains. À 18 ans, il sort son album Boyz in Da Corner et crée le «grime», condensé métallique et énervé du ghetto anglais servi par une diction épileptique et une attitude de baron (le 22 mai, Nuit 3, de 3h15 à 4h15). Autre type légendaire : Dave Clarke, le Dj techno qui a survécu à toutes les modes. Inlassablement, et depuis dix ans, cet insondable maître des disques a écumé les plus grands festivals et en a fait chavirer les dancefloors par sa technicité hors-pair et ses sélections affutées (le 23 mai, Nuit 4, de 4h à 6 h). Personnage central dans la culture indie outre-Manche, Gilles Peterson est, outre un Dj de grand talent, un patron de label acid-jazz qui a du nez (Jamiroquai et the Brand New Heavies lui doivent beaucoup) et un animateur radio inspiré. Un créateur de talent, un vrai (le 21 mai à la Piscine du Rhône à partir de 15h). Même s’ils ne sont pas vraiment Londoniens pur jus (l’un est Français, l’autre Suédois), le duo de producteurs et Dj Radioclit basé à Londres signe des titres férocement dansants tout en mettant en lumière des artistes frais tels que Mia, Diplo ou Bonde Do Role. Rien que ça (le 23 mai, Nuit 4, de 2h10 à 3h40). The Top of the Pop
Autre nouveau venu : Danton Eeprom, Anglais exilé à Berlin et abrité par le label français In Finé. Il délivre un son rock rehaussé par la techno (le 21 mai, Nuit 1, de 3h à 4h). Même s’il est tout jeune, Nathan Fake est l’un des tauliers du label techno minimal Border Community. Son style psyché et sa touche introvertie font de lui un phénomène incontournable (le 22 mai, Nuit 2, de 1h à 2h). Si Fake est minimal, Alkan est maximal. Erol Alkan est le Dj le plus respecté et respectable de la scène électro pop londonienne. Tour à tour producteur et remixeur, il a également revêtu la casquette de promoteur de concerts. Ses découvertes ? The Rapture, LCD Soundsystem ou encore Peaches (le 22 mai à la Piscine du Rhône, de 20h30 à 22h30). Et pour finir dans un style nettement plus berzingue, le Greco Roman Soundsystem. Plus qu'un crew de Dj’s, c’est une tout autre nuit londonienne qu’ils nous proposent : extravertie, fofolle et incendiaire (le 23 mai à la Piscine du Rhône, de 20h45 à 22h30). Pour cette 7e édition de Nuits Sonores, il faudra compter au total sur une trentaine de prestations à l’accent british (Dj set et lives) offrant un large éventail de tout ce que l’Angleterre offre de meilleur. Le top of the pop.

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