Le jour américain

Musique / On avait laissé Sébastien Schuller ‘à la poursuite du bonheur’, qui traînait son spleen sur les pentes de Montmartre à l’époque d’«Happiness», un premier album au titre trompeur. Au passage, il nous avait littéralement allongés (dans les transats de l’Épicerie Moderne) en nous berçant de sa pop céleste lors d’un premier concert lyonnais, il y a tout juste quatre ans. Depuis, notre chouchou a déménagé à Philadelphie, et on le retrouve avec «Evenfall» en musicien accompli, qui parle désormais de «lumière», de «voyage» et de «clarté» pour décrire la teneur de ses mélodies. Comme si le fait d’avoir changé d’air, de s’être marié à Philly avec la plasticienne Agnès Montgomery et d’avoir coupé court à son ronron de Parisien célibataire avait naturellement sorti sa musique de son blues mélanco-mélodique. Il y a d’abord ce toucher plus léger, ces notes séraphiques au piano qui donnent le ton dès l’intro : le ciel s’éclaire de mélodies radieuses derrière le flou onirique de «Morning Mist». L’orgue et les cuivres enjoués d’«Open Organ» révèlent une voix émue et ténue, des claviers rêveurs et rieurs qui dament le pion à Radiohead et Syd Matters, des mélodies plus rythmées qui gagnent en étoffe et en intensité… Il faut dire que si les voyages en général tombent à pic pour déboucher l’horizon, «Evenfall» est aussi un album d’ouvertures, qui s’enrichit de nouveaux instruments et de collaborations. Des groupes comme Arcade Fire participent aux arrangements diaphanes d’«Open Organ», et même si le piano reste la base solo de tous les morceaux, «Evenfall» ouvre aussi sa porte à une vaste palette de cuivres et de cordes. «Sur la première partie de l’album, le piano m’a poussé à concevoir plus d’arrangements organiques, avec du trombone, du hautbois, de la clarinette, du vibraphone… Le tout avec l’envie folle d’entendre jouer ça en live, de partager ma musique avec d’autres personnes». Accompagné sur scène par cinq musiciens (dont le tromboniste de Sufjan Stevens), Sébastien devrait donc nous ramener un peu de cette Amérique qui lui a donné «envie de sortir de sa bulle et de prendre les rênes d’une nouvelle tournée». On l’attend de pied ferme à la tombée du jour, samedi 24 octobre au Ninkasi, pour partager les lueurs «Evenfall» et son optimisme retrouvé. Stéphanie LopezSÉBASTIEN SCHULLER
Au Ninkasi Kao, samedi 24 octobre.

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