Hawley Island, Baby
Par Stéphane Duchêne
Publié Vendredi 18 juin 2010 - 3364 lectures
Musique / Ancien guitariste de l'ombre dans une poignée de groupes anglais, Richard Hawley, crooner et songwriter d'exception, a bâti en solitaire une oeuvre discographique singulière et bouleversante. À découvrir aux Nuits de Fourvière dans un Odéon prêt à frémir. Stéphane Duchêne
Pas pressé d'aboutir dans sa quête, car le chemin est une fin en soi, Richard Hawley avance lentement, sans feuille de route, sans formule pré-mâchée, sans image médiatique à préserver. Et surtout l'œil toujours un peu collé au rétro. D'où ces albums sans âge, contemporains de rien, patinées à la country, au rock n'roll originel, à la pop crooneuse de fête foraine, de casino ou de croisière flottante sur rafiot clinquant pour cacochymes. Avec Hawley, on voyage quelque part entre Las Vegas et Atlantic City, Brighton et Coney Island, ces villes dont on doit rêver quand on voit le jour (ou ce qu'il en reste) dans la grisaille de la sinistre Sheffield. À bien l'écouter, on imagine que le petit Richard devait alors fantasmer appartenir à quelque Rat Pack. Aujourd'hui, il est un peu un Rat Pack à lui tout seul : physique incertain et un peu désuet à la Sammy Davis Jr. mais vieille classe à la «Dino» Martin et voix digne de «The Voice» Sinatra, qu'il module plus gravement, avec finesse et maniaquerie, jusqu'à trouver le ton juste. Une voix comme nichée au creux de l'oreille de son auditeur (un vieux micro des années 40 serait le secret de cette coquetterie). Voix en avant, chanteur en retrait : «medium is the message», comme disait l'autre. Richard Hawley + Sam Amidon
Au Théâtre Antique de Fourvière (Odéon) dimanche 27 juin.
pour aller plus loin
vous serez sans doute intéressé par...
Vendredi 30 octobre 2009 Qui a vu "La Classe Américaine", ce film culte circulant sous le manteau d’internet et constitué d’extraits de classiques de la Warner doublés de dialogues (...)