Dj / «Damian Lazarus plays the best underground records in the world». Quand la bible anglaise Dj Magazine assène ce genre de sentences péremptoires, on n’est certes pas obligé d’y croire. Mais quand on écoute un set du patron de Crosstown Rebel, là on est bien obligé d’admettre : oui, il se passe quelque chose derrière la mixette. Qu’il s’agisse d’une compile CD (Suck My Deck, Rebel Futurism, Fabric 54…) ou d’une prestation en soirée (le bonheur de se faire kidnapper sur le dancefloor pendant son mix à Nuits sonores), Damian emmène dans ses bacs tout le gratin de la house, le haut du panier électro freak et frappé. Un son deep, puissant et éminemment psyché qui érige des cathédrales de beats imparables, des autels pour grand-messes sensorielles. Est-il donc Saint, Lazare, dans sa vision sonore qui dicte l’esthétique Crosstown Rebel ? Si l’on s’en tient à sa définition substantielle («des salopards archi pourris qui font de la musique monstrueuse destinée aux mafiosi» sic), on trouvera surtout pas mal d’humour et de décalage derrière l’attitude «rebelle» du personnage. Car ce qu’aime avant tout le Dj Anglais, c’est surprendre. La preuve sur son album studio, Smoke The Monster Out, où le monstre débusqué réussit haut la main l’exercice le plus casse-gueule pour un Dj. Sortir des sentiers battus, toujours, voilà ce qui émane de ses «synth songs» tantôt ingénues, tantôt farfelues. C’est peut-être pour ça aussi qu’en sortant à notre tour de son Dj set, au petit matin, quand les oiseaux chanteront leurs sempiternelles aubades printanières, on entendra quelqu’un dire en chemin : «mais faîtes-les taire, bon dieu, faîtes-les taire !» Stéphanie LopezDAMIAN LAZARUS
Au Transbordeur, samedi 12 mars
Dans le cadre de la soirée Fantasy
