Richard W aime Mathilde W

Opéra / "Tristan et Isolde" de Richard Wagner à l’Opéra de Lyon, c’est plus de 4 heures d’un drame musical intense. Kirill Petrenko à la baguette, Alex Ollé de La Fura Dels Baus à la mise en scène et des chanteurs marathoniens pour un spectacle qui sonde au plus près la fragilité des sentiments amoureux. Pascale Clavel

On le sait, Wagner est un être à part, un compositeur qui fait des admirateurs et des détracteurs, un musicien complexe. Avec lui, le langage musical a subi des mutations si fortes que toute la musique du XXe siècle a dû se positionner. Novateur, il l’est, et c’est par le drame lyrique qu’il le montre le plus aisément. Wagner transforme totalement l’opéra en le liant à la philosophie, au mysticisme, à la littérature et aussi parce qu’il introduit le leitmotiv : sa pâte de composition, son état d’esprit, son obsession. De 1854 à XXXX, il se consacre à l’écriture de Tristan, drame fondé sur une vieille légende celtique. L’histoire d’un amour impossible, où Wagner raconte certainement son amour puissant pour Mathilde Wesendonck. Tristan et d’Isolde, symbole d’un amour provoqué par le célèbre philtre d’amour/philtre de mort. Chez Wagner, le destin de l’être humain est jeté là, sur scène. L’amour et la mort sont liés pour toujours, par la nuit qui transfigure.Art total
Toutes les recettes romantiques sont présentes : époque médiévale remise au goût du jour, passion amoureuse version XXXL, grands sentiments par ci, symbolisme par là, démesure orchestrale à son comble, longueur de l’opéra (4 heures 45). Posons rapidement l’intrigue : Tristan est chargé de ramener en Cornouailles Isolde, princesse d’Irlande, qui doit épouser le roi Marke. Isolde se révolte et par le biais du philtre, Tristan Et Isolde s’éprennent l’un de l’autre. L’action ici est toute intérieure, presque souterraine et l’audace harmonique qui fait éclater la sacro sainte tonalité, en rajoute dans la tension, on est au cœur des sentiments humains les plus profonds. On sait que Wagner veut englober tous les arts dans un spectacle total où collaborent musique, philosophie, arts visuels… De ce point de vue, Alex Ollé, l’un des six directeurs de La Fura Dels Baus sera en totale osmose avec l’univers wagnérien, lui dont la Compagnie développe sans cesse un style fondé sur le mélange des disciplines artistiques. Ce metteur en scène atypique n’en est pas à sa première confrontation avec l’œuvre du Maître qu'il rafraîchit avec beauté. À la tête de l’orchestre, le jeune chef russe Kirill Petrenko. Ce musicien hors pair, à la carrière fulgurante, a déjà dirigé dans les salles les plus prestigieuses du monde. Le public l’attend avec grande impatience et fierté puisque Petrenko fera ses débuts à Bayreuth en 2013 avec la Tétralogie.Tristan et Isolde À l'Opéra de Lyon Du samedi 4 au mercredi 22 juin.

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