Boys next door

Chantre d'une pop plaintive et rassérénante à la fois, Death Cab for Cutie revient enchanter les vieux garçons et les jeunes filles avec l'excellent Codes & Keys et un concert à l'Epicerie Moderne qui promet d'être riche en tubes. Stéphane Duchêne

Rolling Stone a écrit un jour à propos de Ben Gibbard, leader et chanteur de Death Cab For Cutie qu'il chantait comme un «voisin de palier plaintif». Or c'était un compliment. Il y a pourtant toujours eu, ou presque, dans la musique de Death Cab For Cutie une certaine appétence pour une forme de grandiloquence romantique. Et sans doute cela n'est-il aucunement contradictoire. Imposé comme l'un des phares de l'indie-pop avec Transatlanticism en 2003 Death Cab For Cutie n'a fait que conforter une chose que l'on savait déjà : le romantisme est une affaire de garçon plaintif. Le type même de groupe à faire écouter à la fille que l'on voudrait séduire avec le risque qu'elle vous balance : «c'est de la musique de gonzesses, ça, non ?». Non, c'est de la musique de garçons plaintifs. Comment expliquer autrement que la plupart de leurs tubes, ceux de Transatlanticism, mais pas que, tapissent nombre de BO d'œuvres ciné et télé où il n'est question que de problèmes de grands garçons qui ont du mal à grandir (Six Feet Under, The OC, Californication, Wedding Crashers, Mean Creek, Friday Night Lights, et même Twilight) ? Car les garçons plaintifs parlent aux garçons plaintifs tout simplement.

Code & Keys

Les plus grands titres de Death Cab For Cutie – The Sound of Settling, Soul Meets Body, No Sunlight, A Movie Script Ending (dont on trouve une splendide version acoustique sur la BO de Wicker Park) ou Lightness –, et c'est leur grande réussite, ont ce don de vous plonger dans cet état psychologique où l'on serait à la fois euphorique de tristesse ou mélancolique d'être heureux. Sur le dernier album Code & Keys, Ben Gibbard se rapproche un peu plus de ce qu'il faisait avec son projet parallèle The Postal Service (qui donna lieu au splendide Give Up, lui aussi farci de tubes à pleurer, puis plus rien), c'est-à-dire le même genre de pop mélancolique et roborative mais sous forme électronique.

Ici, il donne un peu l'impression de fusionner les deux par moment, dans sa manière d'amener des rythmiques à la fois plus martiales et artificielles. Un Ep de titres remixés (par The 2 Bears, Yeasayer, Cut Copy...) est d'ailleurs également sorti pour attester de cette volonté, également confirmée par l'un des plus beaux morceaux de l'album, qui bien que moins dansant que les autres, clame Stay young, Go dancing. Ce groupe ne vieillira jamais.

Death Cab For Cutie
À l'Epicerie Moderne
Mardi 29 mai

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