Talbot Horizon

Certes quand on dit "Talbot", on pense immédiatement aux voisins obèses de nos parents dans les années 80, dont on se demande comment ils faisaient pour s'entasser à six dans une Horizon pour parcourir le trajet jusqu'en Calabre avec le pare-choc arrière quasi en feu à force de frotter sur le bitume. Ca prouve que même si à l'époque il n'y avait pas la clim' et que la marque a disparu, ce nom est gage de qualité. La preuve avec deux autres Talbot : Joby, auteur de bien des arrangements classieux pour Paul McCartney et surtout The Divine Comedy. Et celui qui nous intéresse ici Nick, leader de Gravenhurst. S'il a un peu un look à fabriquer des Talbot sur une chaîne d'Europe de l'Est, le songwriter est pourtant à classer dans la catégorie mélodies fines et complexes (écoutez The Prize sur son tout dernier album et vous y trouverez tout, le folk à la Bert Jansch et les attaques de guitares électriques en piqué comme sur le précédent album, The Western Lands).

Signe de la singularité de cet Anglais, son appartenance au label électro Warp qui ne fait d'exception que pour des ovnis comme Battle, Grizzly Bear, ou !!!. Grevenhurst/Talbot – déjà auteurs de concerts inoubliables à Lyon – et capable de reprendre aussi bien les folkeux psyché de Fairport Convention que Broadcast, c'est encore leurs titres d'albums qui en parlent le mieux. Chacun d'eux évoque une sorte de proximité lointaine, d'illustration de la demi-teinte érigée en esthétique, de danger indifférent : de Flashlight Seasons à Fire in Distant Buildings (son album post-rock), du sublime The Western Lands au dernier The Ghost in the daylight. C'est-à-peu près ce que la musique et la silhouette de Nick Tablot nous évoque : un fantôme dans la lumière du jour. Qui plus est revenu à ses premières amours : un folk richement dépouillé.

Stéphane Duchêne

Gravenhurst
À l'Epicerie Moderne
Jeudi 24 mai

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