Le roi c'est eux

L'attachement des Suédois à leur monarchie parlementaire est aussi atavique que distant. Ils ne l'échangeraient pas contre deux barils de primaires UMP ou PS mais quand la relève de la garde traverse Stockholm, il n'en est pas un pour porter un regard sur ces bonshommes défilant en casque à pointe devant le McDo local. Là-bas, contrairement à l'Angleterre, on peut croiser le roi et la reine au marché sans pour autant lever les yeux de l'étalage de girolles. C'est avec ce même détachement désacralisant que Royal Republic, attendu au Kao mercredi 20 février, a semble-t-il choisi d'aborder la pratique du garage punk.

Tongue-in-cheek, disent les anglo-saxons pour décrire ce qui confine finement à l'ironie, comme le décline leur très joueur single Addictive où le décorticage de la langue et le jeu de mots sont de rigueur - «I'm a dick, dick, addicted to you», chantent ces romantiques. Ici pas de pause affectée envers ce qui affecte, mais un pas de côté, une pichenette plutôt qu'un coup de boule. Ainsi est Royal Republic : un groupe de punk qui, à la manière d'un Green Day mais surtout des compatriotes de The Hives, ne se prend pas au sérieux. Parce qu'au fond, il a compris que monarchies et républiques avaient survécu au punk et inversement, et que ça n'empêchait personne de vivre sa vie.

Stéphane Duchêne

Royal Republic
Au Kao, mercredi 20 février