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Lætitia Sadier + Angil & the Hiddentracks

Sonic

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Souvenez-vous, Stereolab, ‘gnifique. Vingt ans d’existence dont au moins dix totalement en avance sur son temps. Au micro, la Marie Curie de ce qu'on n'appelait pas encore le post-rock, Laetitia Sadier, irradiant l'avant-garde pop de son timbre blasé et bubblegum à la fois. Retour discret mais attendu au Sonic. Stéphane Duchêne

Pour qui a grandi – ou, disons, fait ses premières armes musicales dans les années 90 – Laetitia Sadier fut une figure aussi iconique que fantastique. Celle de la petite Française parvenue à faire son trou dans ce qui nous paraissait alors être l’immensité de la pop anglo-saxonne. Cela peut paraître banal aujourd’hui mais à une époque (celle du minitel, du be-bop et de Pascal Obispo avec des lunettes de frelon) où le monde était moins poreux que celui d’aujourd’hui, c'était loin de l'être.

Surtout quand l’intéressée officiait au sein d’un des groupes les plus influents, mystérieux et exigeants de la décennie : Stereolab. Un truc qui portait bien son nom tant on y pratiquait avec application les recherches musicales les plus poussées et les plus folles. C’est pourtant assez banalement, en rencontrant son futur amoureux Tim Gane, alors leader du groupe McCarthy et pensionnaire de la fondatrice compilation C86 qui consacra l’indie pop anglaise des années 80, que Laetitia Sadier intègre Stereolab.

John Cage Bubblegum

Pendant 20 ans – le groupe a décidé de faire une pause en 2009 – et surtout à son apogée dans les années 90, Stereolab, ce fut des disques aux pochettes criardes et conceptuelles (en gros, moches) et aux titres abscons (Peng !, Transient Random-Noise Bursts With Announcements, Emperor Tomato Ketchup, Cobra and Phases Group Play Voltage in the Milky Night…) qui définissaient une esthétique mélangeant krautrock, pop à claviers vintage, musique brésilienne et easy listening de l’espace.

Le résultat : un mélange assez inclassable, libre comme l’air et léger comme une bulle de savon – sans doute jamais aussi bien défini que par le titre John Cage Bubblegum, profession de foi de ce mélange de musique expérimentale et de pop sucrée – qui contribua à engendrer ce que l’on n’allait pas tarder à nommer post-rock. A preuve, leurs quatre albums les plus emblématiques, produits par John McEntire et même pour les deux derniers d'entre eux par Jim O’Rourke, deux des plus grands orfèvres du rock conceptuel de Chicago.

De cet univers sonore unique, Laetitia Sadier était de sa voix blanche, multilingue et quelque peu monocorde – la voix des filles mystérieuses – la vitrine légèrement embuée. Voix qu'elle consacra ensuite à des projets parallèles (Monade), prêta à des amis (Angil) ou garda pour elle le temps de deux albums solo, avec la même grâce distanciée. On est ravi de l'entendre à nouveau.

Laetitia Sadier [+ Angil & the Hiddentracks]
Au Sonic, vendredi 1er novembre

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