Syd Kemp : pop errante et sidérante

STRN LYON #3 : SYD KEMP + TARA KING TH + THEE VERDUNS

Café du Rhône

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Jeune français exilé en Angleterre au service (très) secret de sa majesté la pop, Syd Kemp, également bassiste des chouettes Neils Children, revient en chevalier solitaire à la tête d'un projet solo dont le psychédélisme a visiblement été à bonne école. Celle de la vie londonienne. Stéphane Duchêne

Syd Kemp n'est pas entièrement inconnu des Lyonnais qui suivent l'actualité pop puisqu'il tient la basse pour Neils Children, Londoniens soutenus à Lyon par Echo Orange dont on avait eu l'occasion de croiser le psychédélisme éclairé l'an dernier. Mais cette fois, c'est en solo que l'on retrouve Syd Kemp, plus particulièrement au Café du Rhône où il ajoutera une ligne de plus à la liste des concerts en petit comité orchestré en ce lieu par La Souterraine, une fois de plus dévolue à l'exploration d'une certaine – ou de certaines – pop française. Française ?

Oui, car en dépit de ce nom qui évoque autant Syd Barrett (forcément) que l'acteur et chorégraphe Lindsay Kemp qui révéla David Bowie à l'art de la pantomime, Syd Kemp est un froggie. L'un de ces innombrables Français dont les conservateurs de notre pays dénoncent ou encouragent la fuite des cerveaux au gré de leur humeur et de la température politique.

Exilé sur un coup de tête à la suite d'une accumulation de coups durs personnels, Kemp a connu la galère absolue de l'immigrant sans repères dans une mégapole, et s'est très vite frotté à la rudesse et à la concurrence féroce de la scène londonienne, s'accrochant comme la moule à son rocher ou comme le bouledogue anglais à son morceau de viande.

The Horror

Une expérience résolument formatrice à écumer les clubs londoniens grands comme une pièce d'un penny, cet univers souterrain où en réalité tout se passe – et où passent également toutes les figures arrivées de la pop locale (cette fameuse anecdote qu'il ne se lasse pas de raconter, selon laquelle Thurston Moore, désormais londonien, fait parfois les entrées du Café Oto).

La preuve, Kemp fait partie du décor, que ce soit avec Neils Children, serpent de mer passé par toutes les couleurs de la pop, avant de se reformer en 2012 avec Kemp à la basse donc, ou en solo, profitant comme beaucoup d'autres des conseils prodigués par les corbeaux de The Horrors, devenus parrains locaux. C'est d'ailleurs au groupe auteur de Still Life que font référence l'EP et la chanson titre The Horror, superbe branlade (mi-branlette, mi-ballade donc) à la De Marco sous LSD, le doigt coincé dans son riff et sur son bouton "cuivres".

Peu de titres sont ainsi nécessaires à Kemp pour faire ses preuves – le lewiscarollien As I Don't Get it, At the Old Blue, entièrement chanté en marche arrière, le cinématique instrumental Marble – et face à un si prodigue retour, nous faire nous demander : d'où vient le problème que des cerveaux fuient du moment qu'il en sort quelque chose ?

Syd Kemp [+ Tara King Th. + Thee Verduns]
Au Café du Rhône jeudi 18 juin

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