Le Bal des Fringants : « Être un peu en dehors des clous »

Croix-Rousse / Le Bal des Fringants, c'est l'un de ces tout jeunes lieux qui font bouillonner les pentes de la Croix-Rousse d'une ardente énergie, décuplée presque un mois durant par le Quirky Festival. Convivial, décalé, fureteur, le Bal est mené de main de maîtresse par Muriel, activiste de l'ombre et créatrice d'émotions : entretien.

Comment est né le Quirky Festival ?
Muriel : Le festival permet de faire venir des artistes coup de cœur qui n'ont pas forcément la notoriété pour remplir la salle : on peut ainsi les mettre en lumière et amener des gens vers eux. Et un festival, c'est une manière de communiquer sur le Bal des Fringants, avec ce temps fort dans l'année.

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C'est la troisième édition...
La salle n'a que deux ans, mais c'est la troisième édition du festival oui ! Là, c'est l'édition de printemps. Et on aura une suite "été indien" au second semestre, où l'on accueillera notamment Aquaserge et d'autres groupes qui ne sont pas venus depuis longtemps à Lyon. Mais pour ce mois de mai, nous irons aussi trois jours hors-les-murs, en extérieur, à l'amphithéâtre des Trois Gaules.

Quelle esthétique musicale est défendue par le Quirky ?
À l'origine, c'est l'idée d'être un peu en dehors des clous : on aime bien les mélanges d'esthétique. Avec un fond folk, forcément : je suis bien là-dedans, et ça correspond aux contraintes sonores de la salle. C'est pour ça qu'il y aura Raoul Vignal, Fabio Viscogliosi et d'autres soirées folk. Ensuite, tout ce qui est mélangé à de la musique plus expérimentale, comme Powerdove, qui jouera le 19 mai, ou Sathönay Trio ; cette tendance figure sur toutes nos éditions. Il y a une partie plus rock punkysant ou garage : je viens du rock, ça me tient à cœur.
Et cette année, il y aura un spectacle de théâtre d'objet, que j'avais repéré il y a deux ans vers Toulouse. C'est déjanté, un western réalisé en direct avec de petits personnages, accompagné par le guitariste de Rinôcérôse. Tous les bruitages sont faits en direct : c'est hilarant ! Ce n'est pas de la musique, c'est une première pour nous sur le festival, même si on a une programmation orientée famille tout le reste de l'année. Mais on n'a jamais rien eu d'aussi gros que ce spectacle Bang! qui est programmé le 12 mai.

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Raconte-nous le Bal des Fringants...
J'ai toujours travaillé dans la musique, la culture, commençant à Paris dans une salle de concerts de musiques du monde. Je suis venu m'installer à Lyon, j'ai été bookeuse pendant quatre ans. J'ai ensuite travaillé au Kraspek Myzik et à Jarring Effects. Je voulais monter une salle depuis longtemps, j'ai pris le temps de me former en administration avant. J'ai écrit ce projet il y a trois ans, j'ai cherché le lieu. On a ouvert en janvier 2015. Avec pour contrainte de commencer tôt, à l'heure de l'apéro à 19h et de finir tôt. C'était un pari : ça a bien fonctionné. On accueille près de 200 artistes par année, avec trois événements par semaine.
Pour continuer à travailler en autofinancement, on accueille aussi des ateliers artistiques, avec environ 50 intervenants dans l'année. Et en journée, nous sommes un espace de travail partagé, du lundi au vendredi. Il y a beaucoup de vie. Et nous avons des bénévoles très investis ! L'idée était aussi que rien ne soit cher, pour les cours, les ateliers... Ça demande une grande rigueur pour être à l'équilibre. Ce qui ne correspond pas toujours à l'idée que l'on se fait d'un petit lieu culturel de la Croix-Rousse. Il y a toujours ce mythe de "on travaille dans la culture donc c'est cool" qui a la dent dure. C'est faux. Aujourd'hui, il faut être rigoureux.

Comment vit le lieu ?
Les gens sortent dans le 1er arrondissement, beaucoup. Pas seulement les riverains. Il y a une énorme proposition culturelle dans ce quartier. Quand on se réunit avec ceux qui organisent des événements indépendants comme nous, on constate qu'il y a dix ans ce n'était pas du tout la même chose. Aujourd'hui, beaucoup de petits lieux organisent des choses, mais ce n'est pas de la concurrence : plus on est nombreux, plus ça renforce l'adhésion du public. Et on s'entraide beaucoup entre lieux alternatifs, il y a beaucoup de solidarité.

Un coup de cœur Quirky ?
On accueille la scène lyonnaise sur le festival, mais pas seulement : il y a Stylish Nonsense qui vient, un duo thaïlandais hyper identifié là-bas, qui a monté un label indé il y a vingt ans et emmené pas mal de gens sur cette esthétique derrière eux. Ils soutiennent la scène de Thaïlande. C'est le gros coup de cœur du festival ! Eux, ils ne sont pas du tout repérés en France, mais c'est un groupe qu'il faut venir voir.

Quirky Festival
Au Bal des Fringants et à l'amphithéâtre des Trois Gaules du 4 au 21 mai

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