Viva la Mamma ! Le bagou de la Castafiore
Opéra le Mardi 27 juin 2017 | par Nadja Pobel
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Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon
Benjamin Clementine s'est toujours avancé comme un spectre. Lorsqu'il arrive sur scène, orné de son manteau noir, c'est bien à une rencontre paranormale que l'on a l'impression d'avoir affaire. Or on le sait les spectres, fantômes ou esprits frappeurs, quelle que soit la manière dont on les nomme seraient avant tout des entités intranquilles coincées entre les vivants et les morts par un flot de souffrances irrésolues les empêchant de franchir la frontière d'un autre monde – si tant est que ce monde fut possible.
C'est sans doute pourquoi sa musique est à ce point capable de nous hanter. Parce qu'elle est la complainte d'un spectre habillé de noir, une ombre sur de l'ombre, de la noirceur sur de la noirceur, de la souffrance sur de la souffrance. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'un des morceaux qui a fait décoller la popularité du géant anglais avait pour titre Condolence, avec cette impression qu'on n'avait jamais rien entendu de tel, et que pourtant, il y avait là quelque chose de familier. Dans cette chanson, où il se disait né d'un néant consécutif à un orage, il chantait, cette drôle d'impression de déjà vu : « I swear, that you’ve seen me/Yes, you’ve seen me here before, before ». Comprendre, il y a longtemps que je vous hante.
Opéra le Mardi 27 juin 2017 | par Nadja Pobel
Le titre figure sur le premier album de Clementine, At Least for now (2015), et depuis l'on n'avait guère revu sa longue silhouette couronnée d'une pompadour. Si ce n'est sur un titre et dans un clip éminemment politique de Gorillaz. Clementine y semble possédé, tremblant, un livre à la main et scandant Hallelujah Money en surimpression d'images de films d'horreur, de dessins animés, de kabuki ou du Ku Klux Klan.
C'est encore en mode fantôme qu'il a ressurgi il y a peu, à l'aube d'une nouvelle tournée, dans le clip de son single Phantom of Aleppoville, titre en montagnes russes émotionnelles, s'ouvrant sur un clavecin baroque, et plein de replis et de silence, comme on peut en trouver dans le manoir du sublime clip qui l'accompagne.
Une chanson sur la persécution des enfants et ses séquelles (telles qu'étudiés par le psychanalyste Donald Winnicott) qui fait écho – d'où le titre – à ce que subissent ceux d'Alep. Où, pour la première fois, un Clementine de plus en plus joueur, passe de l'inquiétante étrangeté à la quiétude, endossant l'habit de l'enfant maltraité qu'il fut et que la résilience libère non seulement de ses démons mais aussi de ses oripeaux de fantôme.
Benjamin Clementine
Au Théâtre antique de Fourvière le jeudi 29 juin
Benjamin Clementine s'est toujours avancé comme un spectre. Lorsqu'il arrive sur scène, orné de son manteau noir, c'est bien à une rencontre paranormale que l'on a l'impression d'avoir affaire. Or on le sait les spectres, fantômes ou esprits frappeurs, quelle que soit la manière dont on les nomme seraient avant tout des entités intranquilles coincées entre les vivants et les morts par un flot de souffrances irrésolues les empêchant de franchir la frontière d'un autre monde – si tant est que ce monde fut possible.
C'est sans doute pourquoi sa musique est à ce point capable de nous hanter. Parce qu'elle est la complainte d'un spectre habillé de noir, une ombre sur de l'ombre, de la noirceur sur de la noirceur, de la souffrance sur de la souffrance. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'un des morceaux qui a fait décoller la popularité du géant anglais avait pour titre Condolence, avec cette impression qu'on n'avait jamais rien entendu de tel, et que pourtant, il y avait là quelque chose de familier. Dans cette chanson, où il se disait né d'un néant consécutif à un orage, il chantait, cette drôle d'impression de déjà vu : « I swear, that you’ve seen me/Yes, you’ve seen me here before, before ». Comprendre, il y a longtemps que je vous hante.
Opéra le Mardi 27 juin 2017 | par Nadja Pobel
Le titre figure sur le premier album de Clementine, At Least for now (2015), et depuis l'on n'avait guère revu sa longue silhouette couronnée d'une pompadour. Si ce n'est sur un titre et dans un clip éminemment politique de Gorillaz. Clementine y semble possédé, tremblant, un livre à la main et scandant Hallelujah Money en surimpression d'images de films d'horreur, de dessins animés, de kabuki ou du Ku Klux Klan.
C'est encore en mode fantôme qu'il a ressurgi il y a peu, à l'aube d'une nouvelle tournée, dans le clip de son single Phantom of Aleppoville, titre en montagnes russes émotionnelles, s'ouvrant sur un clavecin baroque, et plein de replis et de silence, comme on peut en trouver dans le manoir du sublime clip qui l'accompagne.
Une chanson sur la persécution des enfants et ses séquelles (telles qu'étudiés par le psychanalyste Donald Winnicott) qui fait écho – d'où le titre – à ce que subissent ceux d'Alep. Où, pour la première fois, un Clementine de plus en plus joueur, passe de l'inquiétante étrangeté à la quiétude, endossant l'habit de l'enfant maltraité qu'il fut et que la résilience libère non seulement de ses démons mais aussi de ses oripeaux de fantôme.
Benjamin Clementine
Au Théâtre antique de Fourvière le jeudi 29 juin
Crédit Photo : © Craig McDean
Théâtres romains de Fourvière 6 rue de l'Antiquaille Lyon 5e
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
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