Mardi 8 septembre 2015 Le Festival d’Ambronay consacre sa 36e édition aux grands mythes et à leurs mystères. Et célèbre le Roi-Soleil en long, en large et en flamboyant.
Le Verbe se fait musique avec Monteverdi
Par Pascale Clavel
Publié Mardi 7 novembre 2017 - 1293 lectures
Photo : © DR
Pour le 450e anniversaire de la naissance de Monteverdi, Les Grands Concerts programment les Vespro della beata vergine, œuvre religieuse singulière, flamboyante, mystique et d’une beauté irrespirable. Pour en comprendre l’écriture si particulière, il faut savoir que Monteverdi se situe exactement entre deux mondes.
Nous sommes au début du 17e siècle, les codes de la Renaissance s’estompent peu à peu, ceux de l’ère baroque s’installent doucement. C’est à ce moment précis que Monteverdi compose Les Vêpres. Une œuvre remarquablement ciselée, épurée, brillante, la seule qui fait à ce point coexister le style ancien issu de la Renaissance et le style nouveau, qui annonce toutes les fantaisies, les excès, les volutes et autres ornements raffinés. Les Vêpres cumulent exubérance et profondeur, contrastes et mélange unique de formes, de styles. Clin d’œil au plain-chant grégorien par ici, bel canto rutilant par là, grande tradition et modernité assumée de l’autre : le compositeur ose même intégrer l’orchestre complet au sein de la musique religieuse. Choc, au sein de l’église d’alors.
Monteverdi est un révolutionnaire qui compose Les Vêpres dans le même élan d’écriture que son opéra, l’Orféo : le texte sera maintenant au service de la musique et non l’inverse comme cela se pratiquait depuis toujours. À la Chapelle de la Trinité, Jean Tubéry à la baguette et son ensemble instrumental La Fenice sont des spécialistes hors catégorie de ce 17e siècle où l’Italie musicale domine.
Le chef d’orchestre a choisi un effectif réduit - un ou deux chanteurs par voix - qui saura donner aux Vêpres toute leur dimension intime et spirituelle. Psaumes, sonates, ritournelles, Magnificat et autres hymnes tous à la gloire de la Vierge Marie. Le texte, posé sur des tons simples, épuré de tout décorum, se frotte à des passages instrumentaux flamboyants qui donnent le tournis. Le public risque de sortir de là dans un état de flottement, suspendu entre terre et ciel.
Vespro della beata vergine de Monteverdi
Direction : Jean Tubéry
À la Chapelle de la Trinité le dimanche 12 novembre à 17h
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