The Scaners : « des morceaux simples, peu d'accords et des mélodies accrocheuses »

The Scaners + The Tomboys + MYCIAA

Sonic

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Punk Lyonnais / Voilà un moment que le Lyon underground annonce l'avènement de The Scaners, un drôle de combo mêlant obsession pour l'ufologie, hymnes garage punk joués à mille à l'heure sur les ailes d'une soucoupe volante et synthés vintage prêts à "space-invader" la planète rock. Rencontre du troisième type avec les trois quarts de l'équipage.

Le groupe a une esthétique très marquée, entre l'influence de groupes comme les Ramones, les Dickies, et le recours aux synthés... L'avez-vous tout de suite eu en tête à la création du groupe ?
Dédé : L'esthétique à la Ramones, c'était un peu le tronc commun au départ...

Pav : La toute première répét' qu'on a fait c'était une reprise des Ramones, Commando.

Tama : Pendant deux heures. (rires).

Pav : Les synthés sont venus un peu après. Dans mes autres groupes, j'étais chanteur guitariste et je voulais un peu lâcher la guitare. Être plus libre de mes mains et de mes gestes. On s'est dit que l'on pourrait amener à notre style un truc un peu synthétique. J'ai appris à jouer du clavier, on a commencé à orienter les morceaux autour de ça. Ç'a rajouté une couche harmonique super intéressante. Le côté UFO, équipage de vaisseau spatial avec les vestes, c'est arrivé plusieurs mois après.

Dédé : C'est toujours plus facile d'avoir un concept à exploiter. Là, ça nous permet d'avoir un cadre et une identité qu'on s'est rapidement approprié. Mais on ne cherchait pas absolument un concept.

Vos influences et ce concept ufologique donnent à votre démarche un tour très second degré...
Tama : Avec Pav, on a passé des samedis soirs entier à regarder des extra-terrestres sur YouTube. On adore l'ufologie, mais quand tu en parles tu passes pour un sombre crétin. C'est ce qui donne ce côté second degré, même si évidemment on en rajoute un peu.

Pav : Mais ce n'est pas de l'humour, on ne cherche pas le truc potache. On est sérieux quand on monte sur scène, je dirais qu'il y a un truc un peu pince-sans-rires, plutôt. Le punk permet d'exprimer ça.

Pour revenir à la musique, comment se construisent vos morceaux ?
Pav : Le principe c'est de faire du garage punk avec des morceaux simples, peu d'accords, et de trouver des mélodies accrocheuses par-dessus.

Dédé : Comme le motif de base est assez rudimentaire, la subtilité vient beaucoup de l'arrangement. On essaie de ramener de plus en plus d'éléments qui permettent de tourner autour du son de claviers, des effets de guitare, de voix, du thérémine même.

Pav : On veut vraiment garder cette base-là, minimaliste. C'est comme assaisonner un plat de pâtes. C'est du blé et de l'eau et par dessus on rajoute la sauce et les épices.

Dédé : Et sans dire qu'on intellectualise, on réfléchit beaucoup à la manière dont on veut que ça sonne. C'est minimaliste mais pas primitif.

Avant d'enregistrer ce premier album, vous avez pas mal joué en live. Ces concerts ont-ils guidé votre approche de l'enregistrement et la manière de traiter les morceaux ?
Pav : On a justement cherché le studio et l'ingé son capable de reproduire le son live. On l'a trouvé à Toulouse. On voulait ce mec-là, qui enregistre tout en analogique, sur bandes 16 pistes. Ça oblige à se débrouiller avec des contraintes et c'est ce qu'on voulait. On a tout enregistré live sauf les voix. On jouait les uns sur les autres à fond et on a fait 17 morceaux en une demi journée. Ça nous a laissé plusieurs jours pour tous les arrangements, les voix, les effets, les chœurs, le thérémine.

Dédé : Avec l'enregistrement numérique, on peut rapidement tomber dans le piège du multi-pistes. C'est illimité, tu ne t'arrêtes jamais et tu perds de vue l'essentiel de ce que tu veux faire et la manière dont tu veux sonner. Tout l'intérêt de bosser avec un tel ingé son, c'est qu'il a une vision artistique. Là où tu vois des erreurs, il pourra te dire « votre prise, vous ne la ferez pas mieux, vous l'avez joué comme elle est sortie, c'est très bien comme ça. »

Tama : Ce n'est pas plus mal, parce que ce sont souvent des pains qu'on est les seuls à entendre.

Pav : En analogique la qualité du son est largement supérieure. J'aurais du mal à revenir au numérique. La facilité technologique, les home studios, aboutissent parfois à des albums surproduits, totalement aseptisés, cellophanés de A à Z. Les mecs sont hyper contents parce qu'ils ont réussi des prouesses techniques absolues mais quand tu les vois en live, il n'y a plus personne.

The Scaners + The Tomboys + MYCIAA
Au Sonic le vendredi 23 février

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