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Nils Frahm, l'échappée belle

Nils Frahm

Auditorium de Lyon

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Minimalisme / Est-il possible d'être à la pointe de l'avant-garde et populaire en même temps ? Nils Frahm, pianiste virtuose imprégné de la scène ambient comme du minimalisme, répond oui en faisant le plein dans chaque salle accueillant ses performances contemplatives.

À la croisée des chemins du minimalisme sériel de Terry Riley et Steve Reich d'un côté, et des atmosphères langoureuses du jazz éthéré du label ECM de l'autre, Nils Frahm n'en est pas moins totalement imprégné de son époque et perméable à toutes les innovations des musiques électroniques, section ambient en particulier. Son parcours résume assez bien ce qu'il est devenu aujourd'hui, un maître contemporain du piano minimal : le Berlinois a étudié avec Nahum Brodski, répétant incessament les sonates, développant une maîtrise totale du classicisme qui transpire encore de ses performances actuelles.

En parallèle, il s'est imprégné du label allemand fondé par Manfred Eicher, d'autant plus aisément que son père Klaus Frahm, photographe, réalisait des pochettes pour ECM : si le son de Keith Jarrett et sa capacité d'improvisation se retrouvent aujourd'hui dans les disques de Nils, évidemment, point de hasard... À Berlin, impossible de passer à côté de l'explosion des musiques électroniques : vite sensibilisé, le pianiste poussera l'évidence jusqu'à composer Juno Reworked en 2013, avec en guest Chris Clark, musicien electronica signé sur le label Warp Records et Luke Abbott, signé lui sur Border Community. En 2014, on a encore vu Nils se frotter au post-rock de Mogwai, remixant The Lord Is Out of Control. Voilà pour les balises.

Au fil de dix albums, du premier en 2009 (Wintermusik) au dernier, assurément le plus ouvert aux profanes, paru sur le label Erased Tapes en janvier 2018 et baptisé All Melody, Nils Frahm a tissé les fils d'un univers atmosphérique, contemplatif et expérimental, aux confins du minimalisme, de l'ambient et de l'electronica, alternant compositions en piano solo, plus abruptes, et envolées plus denses où synthétiseurs, pédales d'effets et même des cordes et une trompette bouchée à la Hassell, comme sur ce dernier album magistral et pour le coup moins minimal, viennent nourrir l'imaginaire. L'on pense bien évidemment parfois à Brian Eno ou à Erik Satie, figure tutélaires, mais Nils Frahm a surtout su faire fructifier son immense talent pour renouveler le genre et s'imposer à l'avant-garde de la scène contemporaine. Tout en remplissant les salles, donc.

Nils Frahm
À l'Auditorium le mercredi 21 novembre à 20h

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