Pied au plancher

Présentation / Pour les théâtres lyonnais, la grande opération séduction a commencé. Pour vous repérer dans la jungle des programmations, voici un petit guide pas objectif du tout. Dorotée Aznar

Le grand banquet, c'est pour demain. Déjà, on s'affaire dans les théâtres qui ont presque tous présenté leurs gargantuesques programmations. À l'affiche pas de surprise majeure, les auteurs les plus joués cette saison sont Brecht et Beckett disputant la vedette à Molière et Shakespeare. Ne nous y trompons pas pourtant, vu le nombre de propositions, impossible de ne pas trouver spectacle à son pied, que l'on soit amateur de grands classiques ou de formes plus «libres» qui mêlent théâtre et danse, théâtre et vidéo... S'il ne fallait en choisir qu'une poignée, nous ne saurions trop vous conseiller d'aller traîner du côté du Théâtre National Populaire qui poursuit sa collaboration avec Antonio Latella. Après une adaptation de Fassbinder (l'un des spectacles les plus réussis de la saison dernière à notre avis), le metteur en scène italien s'attelle à un projet étonnant : adapter un roman d'aventures Moby Dick, de Melville sur les planches. Une histoire de chasse à la baleine blanche, de transmission du savoir, de quête de la connaissance et d'obsessions à découvrir du 9 au 11 janvier. Toujours dans le registre des metteurs en scène particulièrement inventifs, Enrique Diaz se positionne plutôt bien. Ce Brésilien qui prône des spectacles n'obéissant à aucune règle préétablie proposera à partir de la fin du mois de novembre sa vision d'Hamlet (Répétition. Hamlet) : scénographie très simple, objets détournés, prédominance du travail de l'acteur et Prix du meilleur spectacle étranger décerné par le Syndicat de la critique dramatique, cette pièce sera suivie de près par une adaptation de La Mouette, dans une mise en scène encore plus dépouillé.Fini de rire ?
On quitte le TNP pour une dédicace toute spéciale aux fans (et ils sont nombreux à Lyon) de la bande des Tg Stan qui nous fait l'honneur d'une petite visite cette année. Fidèles à leurs habitudes, c'est au Point du Jour que les Belges poseront leurs valises pour cinq dates (du 11 au 15 février) et une adaptation très personnelle des petits drames de Thomas Bernhard. Sauve qui peut, pas mal comme titre est la suite de Tout est calme qui attaquait la suffisance de l'élite culturelle. Avec l'humour noir qui les caractérise, ils nous proposent cette fois une virée en Autriche, où d'honnêtes citoyens ordinaires taillent le bout de gras en regrettant le bon vieux temps des camps de concentration. Pendant que Tg Stan met le nez dans le fascisme ordinaire, Olivier Py décide lui de s'en tailler une tranche avec ses Illusions comiques (au TNP du 4 au 7 décembre) en se demandant ce qui pourrait bien arriver «si le monde entier, les politiques, les prélats, les marchands de mode étaient soudainement pris d'une épidémie d'amour du théâtre». Comme on a sans doute un peu de temps avant que l'épidémie ne gagne, on peut toujours en profiter pour jeter également un œil attentif sur le metteur en scène libanais Wajdi Mouawad, qui explore les thèmes de la filiation, de la recherche des origines et de la guerre (Forêts, aux Célestins du 3 au 12 avril). Qu'on se le dise, cette année, les metteurs en scène n'ont pas vraiment décidé de se poiler.

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