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Danse sur le feu

Danse / Trois soirs durant, la Maison de la Danse va trembler à s’en décrocher les cintres sous les coups de butoir et la danse à la dynamite du plus dingue des chorégraphes belges (la Belgique en compte pourtant beaucoup), Wim Vandekeybus. Vous n’avez jamais vu des danseurs dialoguer à coups de briques, planter des javelots à quelques centimètres de leurs partenaires, des filles porter des garçons de 200 kilos comme si c’était du duvet d’oie, des duos dont la violence pulsionnelle réduirait comparativement celle des films de Sam Peckinpah à du cinéma pour fillettes romantiques ?
Alors précipitez-vous sur Spiegel, pièce-patchwork et condensé viscéral de tout l’œuvre de Vandekeybus et de sa compagnie déjantée, Ultima Vez («la dernière fois» en espagnol). Spiegel n’est seulement un bout à bout d’extraits de pièces anciennes, mais un retour à l’essentiel et une traversée fulgurante de vingt années de travail visant à transformer la danse en nitroglycérine, à pousser le corps au-delà de ses propres limites, jusqu’à des prises de risques très réelles et des chutes non feintes.
Vandekeybus explore l’inconnu du corps humain (ses instincts, ses réactions, ses épuisements), et joue la carte du mouvement pur : «le drame est dans le mouvement lui-même et non pas dans le fait de jouer le drame», répète-t-il à l’envi. Cet autodidacte né en 1963, cinéaste à ses heures perdues (très perdues tant ses films en revanche ne présentent guère d’intérêt), avait débuté sa carrière de chorégraphe avec une pièce au titre emblématique : What the body does not remember, «ce dont le corps ne se souvient pas»… Et l’ensemble de son œuvre pourrait se résumer ainsi : ce dont le spectateur ne revient pas ! Jean-Emmanuel DenaveWim Vandekeybus, Spiegel. À la Maison de la Danse. Jusqu’au 27 mars

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