Comiques de répétition

Humour / Ingrédient généralement oublié des rentrées théâtrales, le stand-up, les one-man-shows et les spectacles comiques occupent pourtant une place de choix dans l’actualité. Revue de ces acteurs à la solitude très peuplée, pour le meilleur et pour le pire… CC

L’activité de comique est un job à plein-temps. Quelques-uns des suspects habituels au programme de cette rentrée 2008-2009 en savent quelque chose… Prenez Franck Dubosc : il a réussi à tourner le plus gros navet de l’année cinéma (Disco), à parcourir tel un marathonien cathodique les plateaux télés, à refaire une poignée de petites annonces avec son pote Elie, et à monter un spectacle modestement appelé Tout Dubosc (le 3 février à La Bourse du Travail). Un peu de repos, Franck ? À la limite, on préfère ça aux humoristes qui se découvrent une vocation politique, tel Dieudonné, que l’on continue à trouver drôle quand il reste dans sa peau de comique, moins quand il s’affiche avec Alain Soral ou certains membres d’un parti politique en solde. Son nouveau spectacle s’appelle J’ai fait l’con (le 12 décembre au Transbordeur) et on n’sait trop s’il faut voir dans c’titre une sorte d’aveu ou la voix détournée de ses nombreux détracteurs ? Parmi ceux-ci, son ancien partenaire de scène Elie Semoun sera aussi de cette rentrée, le 14 novembre à la Halle Tony Garnier. Il va en faire des caisses, mais dans le genre, il faut admettre que c’est efficace ! Un autre qui en fait des tonnes, mais dont l’endurance exceptionnelle force le respect, c’est Michel Boujenah. Le Toboggan lui ouvre grand ses portes le 30 janvier pour un spectacle où clins d’œil communautaires et humanisme bienvenu risquent de faire bon ménage. Plusieurs men shows
Le one-man-show, c’est en théorie un homme qui se donne seul en spectacle. La dernière création de Fellag, Tous les Algériens sont des mécaniciens, triche avec la règle, puisqu’il y partage l’espace avec la comédienne Marianne Épin. Découvert à Fourvière cet été, ce nouveau spectacle n’est pas franchement à la hauteur des précédents, n’évitant pas certains clichés jusque-là miraculeusement contournés par Fellag (reprise au Théâtre de Vénissieux le 11 octobre). Serge Papagalli aussi se dédouble : le pape de l’humour dauphinois fait, dans La Nage de l’enclume, scène commune avec son vieux complice Gilles Arbona, pour un spectacle qui s’annonce plus doux-amer que ses récentes productions (à la Croix-Rousse du 6 au 11 novembre). Subtiles aussi, les aventures en solitaire du génial François Rollin, admirable jongleur de la langue et artiste discrètement subversif, feront une escale à l’Allegro de Miribel le 11 octobre. Pour finir, notre pari de la rentrée ira vers Manu Payet. Le spectacle de celui qui double Jack Black doublant le panda dans Kung-Fu Panda a fait le buzz pendant une année entière à Paris. Ancien animateur radio doué pour ses improvisations non-sensiques, il est en passe de supplanter Jamel Debbouze dans l’exercice de la tchatche virtuose. Il sera à la Salle Rameau le 21 novembre : gare à l’émeute de fans !