Théâtre & cinéma / Le temps d’une soirée où le gore sera autant sur l’écran que dans la salle, Benjamin Villemagne et sa Quincaillerie moderne vous invitent à faire des Vilains cauchemars. Ce monsieur Villemagne n’est pas un inconnu des spectateurs assidus du théâtre lyonnais puisque c’est lui qui, sous l’alias de Danny Michigan, autoproclamé «homme le plus fort du monde», cassait des planches devant les portes du Théâtre National Populaire et de la Croix-Rousse après le Tchekhov ou le Shakespeare de rigueur. Comédien «classique» d’origine stéphanoise, il a par ailleurs ce goût du happening et de la contre-culture qui trouvent aujourd’hui un nouveau terrain de jeu : la salle de cinéma. Plutôt que de seulement y montrer des films, Villemagne a eu l’idée de mêler projection et théâtre pour une soirée inédite. Un musicien, Mika Pusse, armé d’un theremin, d’un banjo et flanqué d’une soutane, se chargera d’expier les pêchés des spectateurs en faisant le liant entre Une nuit au bouge, courte pièce de grand guignol jouée en live et «à l’énergie» (dixit Villemagne) par trois acteurs, et le film culte Street Trash de Jim Muro, où des clodos boivent une gnole verdâtre qui les fait fondre jusqu’à ressembler à des toiles de Jackson Pollock. Concernant la pièce, Villemagne ne cache pas qu’elle est «mal écrite et désuète», mais qu’il compte bien l’assaisonner à sa sauce pour en faire quelque chose de décalé, l’équivalent théâtral de la série B au cinéma. Deux dates sont prévues pour ce qui pourrait, si succès il y a, devenir le pilote d’une série de soirées : une à Lyon au Comœdia, une autre au Méliès de Saint-Étienne. CC
Les Vilains CauchemarsAu Comœdia le jeudi 17 septembre.
